Bête. Les dictionnaires s’entêtent à nous en exclure — sinon de l’adjectif — du moins du nom féminin. Ils en remettent une touche en précisant : « tout être animé, à l’exception de l’être humain ». Et pour appuyer ce qui leur paraît être une évidence, de citer un exemple sans se douter de l’ironie : « les bêtes à cornes ».

Dans ce bestiaire indigène, sont donc traités avec une fraternelle attention quelques êtres inhumains, qualificatif qu’ils prendront j’espère à la manière d’un compliment.

De l’anémone de mer à la vive, ce poisson venimeux redouté des baigneurs mais adulé par les amateurs de bouillabaisse, les animaux marins occupent la part belle d’un inventaire plus représentatif qu’exhaustif.

L’histoire de Sète est jalonnée de récits et légendes de créatures marines réelles ou fantastiques, selon l’imaginaire de l’époque. Les armoiries de la ville, présentes sur ses façades, des plus majestueuses aux plus humbles, et jusque sur ses plaques d’égout, ont du reste pour blason ici un cétacé, là un gros poisson dont la forme pourrait sortir du bestiaire biscornu né de l’imagination d’un Jules Verne méridional.

Entre deux présentations animalières, s’intercalent quelques entrefilets de recettes culinaires singulièrement sétoises pour les espèces non menacées ou des notices pour appréhender leurs écosystèmes. S’y ajoutent des articles historiques, des légendes, des points de vue plus ou moins salés ainsi que des conseils et consignes envers les espèces menacées afin de leur éviter quelques désagréments pour leur survie.

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