LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

EDWARD S. CURTIS | DOROTHEA LANGE | ANSEL ADAMS

Trois regards sur les États-Unis d'Amérique de 1900 à 1945

Du 2 au 31 août

La Cure à Aumessas


Le documentaire photographique révélateur de la culture amérindienne menacée et de la vie quotidienne de la Grande Dépression aux camps d’internement californiens. Trois des plus grands portraitistes de l’histoire moderne des États-Unis illustrèrent la période charnière 1900-1945.

Edward S. Curtis captura la culture des peuples natifs et leur résistance pour sa sauvegarde. Celui qu’ils nommèrent l’Attrapeur d’Ombres eut le temps de saisir sur plus de 50 000 images la beauté d’un monde à jamais disparu.

Le portrait d’une Migrant Mother entra lui aussi dans l’éternité. C’est le plus célèbre de Dorothea Lange et le plus connu du programme de la Farm Security Administration (FSA). Cette image, prise avec 5 autres clichés en février 1936, représentant Florence Owens Thompson et ses enfants, est devenue le symbole de la Grande Dépression aux États-Unis. Elle participa à infléchir l’opinion publique et promouvoir le New Deal du président Franklin Roosevelt. En 2003, le magazine Life a listé la photo Migrant Mother parmi les 100 photographies qui ont changé le monde.

Les camps d’internement après la débâcle de Pearl Harbour ont rassemblé à partir de 1942 quelques 110 000 ressortissants américains d’origine japonaise. L’année suivante, Ansel Adams documenta le plus célèbre des camps, Manzanar, au nord de Los Angeles. Celui qui deviendra l’un des photographes américains les plus réputés y saisit la vie quotidienne des prisonniers sur plus de 200 portraits à la chambre 4x5. Les quelques paysages qui émanent de ce travail préfigurent son œuvre future.


Vernissage : samedi 2 août à 18h

Projection-rencontre Cédric Gerbehaye : vendredi 29 août à 18h 

Entrée libre du vendredi au mardi de 15h à 19h, fermé mercredi et jeudi 


ImageSingulières

Association CéTàVOIR

Contact 06 85 20 41 66

info@imagesingulieres.com


La Cure

7 rue Tra l’église, Aumessas

Pierre Soulages. La rencontre.

Jusqu’au 4 janvier 2026

Musée Fabre à Montpellier

Cette rétrospective célèbre les 20 ans de l’exceptionnelle donation de 20 toiles par Pierre Soulages et son épouse Colette. Le peintre de l’outrenoir s’étant un jour égaré avec une outrancière peinture blanche, il s’en fallut de peu que le public ne l’ignore. Colette l’avait surpris ce matin-là, dans un geste de folie, à broyer du blanc. Elle parvint peu après à l’empêcher de détruire ce qui allait devenir le mouton noir de son œuvre caractéristique — Il ne travailla qu’une matinée au blanc — des dernières décennies de sa production. Sont donc rassemblées quelques 120 œuvres, ses 2 derniers noirs et ce fameux blanc inédit. Le titre de l’exposition, La Rencontre, s'explique du fait que ses tableaux voisinent et dialoguent avec ses prédécesseurs Rembrandt, Zurbaran, Le Lorrain, Courbet, Cézanne, Mondrian… ses contemporains Hartung, Zao WouKi, Michaux… et son amie Pierrette Bloch.


Horaires d’été : du mardi au dimanche 10h-18h
Tarif 12 €, réduit 9 €

Visites guidées du mardi au samedi à 15h, les dimanches à 11h15

Tarif 15€, réduit 10,50€ (durée 1h30)

Visites familles tous les mercredis, vendredis et samedis

Tarif 7€

Tarif entrée musée 9 €

Billetterie

Quelques œuvres de l’exposition

Contact 04 67 14 83 00


Musée Fabre

39 rue Bonne Nouvelle, Montpellier

Festival de Prades Pablo Casals

Jusqu’au 8 août 

Abbaye St-Michel de Cuxa à Prades


Si les créateurs illustres ont pour tombeau la terre entière, c’est à Prades, petite ville de la Catalogne française au pied du Canigou et désormais l’une des capitales de la musique de chambre, que plane l’âme de Pablo Casals, le plus grand violoncelliste de tous les temps. Fidèle à l’esprit de son créateur, le Festival de Prades propose, à côté des grands chefs-d’œuvre de la musique de chambre, la découverte de répertoires moins connus, classiques ou contemporains. Il accueille chaque année des solistes mondialement reconnus. Sans doute l’un des plus anciens festivals existants, il est l’un des plus novateurs dans la recherche de répertoires et de nouveaux talents.

Écrin du Festival Pablo Casals, l’abbaye de Cuxa tire son origine de l’abbaye de Saint-André d’Eixalada, située plus haut dans la vallée de la Têt, et fondée vers 840. À l’automne 878, une crue terrible détruisit le monastère (situé tout près du lit de la rivière, à l’emplacement de sources chaudes déjà connues dans l’Antiquité), et contraignit les moines à se réfugier ailleurs. La communauté se transféra à Cuxa, où se trouvait une église dédiée à saint Germain.


Le programme du festival

Contact 04 68 96 33 07
contact@prades-festival-casals.com


Abbaye St-Michel de Cuxa

33 rue de l’Hospic, Prades

281e édition des Fêtes de la Saint-Louis

Du 21 au 26 août

Cadre royal à Sète


Pas moins de 10 invités d’honneur pour cette 281e édition de la Saint-Louis. Moultes hommages donc mais aussi chapelets de défilés, joutes à n’en plus jeter, processions d’animations en tous genres… Le tout bien arrosé. C’est toute l'histoire de l’île singulière qui sera à l’honneur pendant 6 jours. Ce raout aoutien plus festif que jamais existe depuis la création du port de Sète, le 29 juillet 1666, qui accueillit ce jour-là son premier tournoi de joutes languedociennes. Les 10 invités d’honneur ont tous remporté au moins un Grand prix de la Saint-Louis ces 50 dernières années. Ils ont chacun incarné des qualités du jouteur qui perpétuent la tradition.

Robert Bancilhon dit Titouille (1974, 75)
André Lubrano dit le Pharaon (1978, 87)
Christian Caselli dit le Docker (1989)
Jacques Noguet dit le King (1994, 2004)
Mickaël Arnau dit Michke (2006)
Olivier Soula dit le Volcan (1998, 2010)
Aurélien Evangélisti dit le Patron (2001, 02, 05, 06, 08, 11, 12)
Sébastien Abellan dit le Papillon de nuit (2003, 19)
Benjamin Arnau (2022)
Simon Caselli dit SmoothDiouf (2017, 23)


Le programme complet

À l’ouverture des Fêtes de la Saint-Louis 2025, Le Grand Livre des Joutes sera offert aux Présidents des sociétés sétoises de joutes lors d’une cérémonie municipale.

Objets de mémoires, Exposition citoyenne

Jusqu’au 20 février 2026

Camp de Rivesaltes à Salses-le-Château


Conçue pour les dix ans du Mémorial du camp de Rivesaltes, l’exposition Objets de mémoires est une immersion dans le monde d’objets, d’images, de témoignages et de récits qui sont aujourd’hui les traces qu’il nous faut suivre pour pénétrer l’histoire du camp. Sorti de terre en 2015, au beau milieu de l’ancien camp de transit et d’internement, le Mémorial remplit haut la main son devoir de transmission à travers une programmation qui fait la part belle à la création contemporaine. La plasticienne Nicole Bergé et 10 citoyens volontaires se partagent la construction de cette double exposition mettant en scène images, objets, témoignages et récits en lien avec la mémoire du site. Présente dès l’origine du projet de Mémorial, l'artiste plasticienne arpente depuis 25 ans ces étendues désolées ramassant sous ses pas les déchets rejetés par l’Histoire du camp qu’elle trie et met en scène dans des installations d’une grande force d’évocation. La seconde partie de l’exposition est le fruit d’un travail collectif et participatif. Dix citoyens volontaires ont sélectionné dans les collections une quarantaine d’objets et les ont mis en scène.


Programmation du Mémorial

Contact 04 68 08 39 70

info@memorialcamprivesaltes.fr


Mémorial du Camp de Rivesaltes

Avenue Christian Bourquin, Salses-le-Château

Rodin Bourdelle, corps à corps
Jusqu’au 19 octobre

Musée Ingres Bourdelle, Montauban


Une confrontation fertile pour l’ainé des sculpteurs, le maître et devancier, autant que pour le benjamin, l’apprenti. Tour à tour les plus célèbres de leur temps, ils attendaient ce corps à corps, retrouvailles qui n’avaient jamais été organisées. Plus de 170 œuvres (sculptures, dessins, peintures, photographies et archives) revisitent les étapes de leur relation faite d’abord de l’admiration du jeune Antoine Bourdelle (1861-1929) à l’égard du magister Auguste Rodin (1840-1917), de 21 ans son aîné. Rodin soutient Bourdelle qui lui taille la pierre, 15 années à dégrossir ses marbres. Sur Rodin, Bourdelle écrit à pleines mains. De Bourdelle, Rodin vante l’ouvrage et claquemure l’histoire de la sculpture du XIXe siècle, laissant à son postulant le soin de l’ouvrir vers l’avenir. Chez l’un comme l’autre, refus du naturalisme et de la vraisemblance, retour aux sources de l’antique et de la matière première, expressionnisme du modelé, esthétique du fragment. Et une volonté commune d’épure qui ouvre la voie à une abstraction qui piétinait d’impatience.


Plein tarif 10€, tarif réduit 5€

Billetterie

Ouvert tous les jours sauf le lundi

Du mardi au dimanche 10 h-19h

Jeudi 10h-21h

Contact 05 63 22 12 91

museeingresbourdelle@ville-montauban.fr


Musée Ingres Bourdelle

19 rue de l'hôtel de ville, Montauban

Musiques sacrées, musiques du monde

Jusqu’au 31 août

Abbaye de Sylvanès


Une 48e édition dédiée aux grands œuvres chorales sacrées d’Occident. Le Festival de musiques sacrées - musiques du monde, invite le public à un voyage musical, un aller-retour vers la paix et l’espérance. L’excursion convie des musiciens de Mongolie, d’Inde, du Tibet, des Balkans, d’Ukraine, d’Italie… Et se déroule dans l'église abbatiale ou en extérieur, dans l’ancienne aire du cloître d’une ancienne abbaye cistercienne fondée en 1136. Haut lieu de culture et de spiritualité, son nom d’origine serait Salvanes selon Frédéric Mistral.


Vendredi 1er août : Salvatjonas, musiques occitanes

Samedi 2 août : La Voix du Tibet, chants sacrés traditionnels

Dimanche 3 août : Les Jardins de Lumière avec Les Itinérantes, création du festival

Dimanche 10 août : Duplessy & The Violins of the World


Plus d’infos sur Sylvanès, Centre culturel de rencontre

Contact 05 65 98 20 20

Billetterie


Abbaye de Sylvanès

Proposer cette rencontre à bord de l’Amadeus ne pouvait être plus idoine à l’auteur, son Concours de pêche ayant pour décor le quai de la République, à un jet de ligne où est amarré l’ancien morutier. Loris Chavanette, historien, dédie ce conte humaniste mêlant l’humour au tragique à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde.

Manouch’Muzik Festival

Du 14 au 17 août

Mazères


2025 marquera l’anniversaire des 10 ans du Manouch’Muzik Festival organisé par l’association Les Amis du Swing. Voyage au cœur des musiques nomades, jazz manouche, rumba catalane, musique des Balkans… Jusqu’au flamenco avec Tomatito, l’un des maîtres du style andalou. Pas moins de 52 concerts sont programmés, dont 47 accessibles gratuitement aux festivaliers. En clôture, le festival offrira une Gypsies battle de jazz manouche : feu d’artifice sonore d’improvisations et de virtuosité, où guitares et violons se défieront sur scène dans un final en apothéose. Le festival Off sera lui aussi très attendu durant ces 4 jours.


Infos pratiques

Billetterie


Chalet Pasteur, Mazères

Alechinsky sur papier

Jusqu’au 4 janvier 2026

Musée Pierre-André Benoit à Alès


Dernier survivant du mouvement CoBrA, Pierre Alechinsky, né en 1927 à Bruxelles, se voit obligé, enfant gaucher, à écrire de la main droite. La gauche, les éducateurs la lui laissent pour les travaux de moindre importance, le dessin. Usage de l’encre et du pinceau chinois, graphisme proche de la calligraphie, fascination pour le papier, réemploi de documents d’archives, jalonneront 8 décennies de création artistique. Après la dissolution du groupe CoBrA, dont il perpétue la spontanéité, le rejet de l’abstraction et du réalisme socialiste — CoBrA, c’est mon école, a-t-il pu dire — Pierre Alechinsky s'installe à Paris, où il côtoie les surréalistes. 

Le peintre a entretenu avec l'imprimeur et éditeur Pierre-André Benoit une fructueuse collaboration qui a donné lieu à 22 éditions de livres d'artiste. En 1965, il crée son œuvre la plus célèbre Central Park, avec laquelle il inaugure la peinture à remarques marginales, inspirée des comic books, où l’image centrale est encadrée d’une série de vignettes destinées à en compléter le sens. « L’exposition est composée de presque 200 œuvres de sa collection personnelle, énonce Carole Hyza, directrice des musées d’Alès agglomération et conservatrice en cheffe du patrimoine. Il s’agit d’une carte blanche, c’est donc Pierre Alechinsky lui-même qui a sélectionné les œuvres, qui les a regroupées et qui a imaginé la scénographie ».


Ouvert du mardi au dimanche 10h-13h et 14h-18h

Contact 04 66 86 98 69

museepab@alesagglo.fr


Musée bibliothèque Pierre-André Benoit

52 montée des Lauriers, Alès

Les soirées folles
Jeudis 7 et 21 août

Mardi 9 septembre

Château Laurens à Agde


Gatsby le Magnifique vous invite à son feu d’artifice au Château Laurens, un verre à la main, un concert et si le cœur vous en dit, un charleston. À défaut de la côte de Long Island, c’est sur les berges intimistes et poétiques du fleuve Hérault que vous êtes conviés pour un voyage dans les années 20… 1920. Au coucher du soleil, une dégustation et une rencontre avec des amoureux du vin précèderont une soirée rythmée aux trépidations des Années folles avec l’orchestre Belle Isle Swing et ses danseurs. Un pur moment de bonheur à savourer, sans Jay Gatsby toutefois, qui suivra vos dandinements depuis sa fenêtre.


Réservation obligatoire

Plein tarif : 60€ par personne

Le tarif inclus : la visite guidée, un verre de vin au choix, une assiette de tapas de produits locaux et un concert dansant.

Non inclus : les consommations supplémentaires

inclus visite guidée, 1 verre de vin, 1 assiette de tapas, un concert dansant


Visites du mardi au dimanche 9h-18h30
Billetterie

Contact 09 71 00 53 00 du mardi au dimanche 10h-13h et 14h-17h

info.chateaulaurens@ville-agde.fr


Château Laurens

Domaine de Belle Isle

Avenue Raymond Pitet, Agde

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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Ce bulletin culturel est publié par Audasud

8 avenue Victor Hugo, 34200 Sète

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par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MARS Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 janvier 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE FÉVRIER Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 1 janvier 2025
UNE ANNÉE CULTURELLE EN REVUE À travers les siècles et jusqu’à cette année, le monde des arts offrit à l’humanité les plus beaux chefs-d’œuvres que l’on pouvait imaginer. Et puis en 2024, un dealer en cryptomonnaie s’offrit pour 6,2 millions de dollars, lors d’une vente de Sotheby’s, une… banane sparadrappée. Qu’il mangea. Loin de ces dérèglements esthétiques, sur une île foutrement singulière… EN JANVIER, quelques Figures du même tonneau se massaient au bar du Plateau, comme le fera un nouveau contingent ce 18 janvier 2025 dans cet estaminet du quartier haut. Parmi elles, un philosophe, un pointu, un rappeur, un sauveteur en mer, quelques pêcheurs, des artistes évidemment, des jouteurs, et un violoniste qui vient tout juste de nous gratifier d’un divin Ave Maria pour une messe d’adieu familiale. À propos de disparition… EN FÉVRIER, vous êtes-vous colleté Colette regarde ? Ce fut le titre d’un hommage rendu au musée Paul Valéry à l’écrivaine pour les 70 ans de sa disparition. Les Automn’Halles avaient offert, l’année précédente dans le même écrin, de belles lectures avinées pour les 150 ans de sa naissance. On trinqua à sa passion du vin et ses amuses-bouches épistolaires avec des vignerons. En parlant d’événement aviné… EN MARS, Des milliers de badauds imbibés prenaient en selfie ou à l’abordage la plus belle flotte jamais rassemblée le long de nos canaux et bassins. Les bittes d’amarrage se dandinaient le long des quais pour accueillir Escale à Sète. La mairie s’habillait d’un triptyque mural conçu par la Sehsser . Une façade devenue maritime mettait à l’honneur 3 navires emblématiques du port. Ils s’affichaient sur 3 unes adaptées d’un journal de l’âge d’or du port, Vigie de Cette . Et en point d’orgue de la fête des traditions maritimes, le Belem, qui connut toutes les vies, navire marchand, yacht de luxe anglais, navire école italien… Aujourd’hui porteur de la flamme olympique. Laquelle se ralluma… EN AVRIL. Le flambeau, en provenance de Millau, resta environ quatre heures sur notre territoire avant de mettre le cap sur la Métropole de Montpellier. L’Agglopôle souhaitait que la flamme traverse ses 14 communes mais seules Balaruc-les-Bains et Sète furent retenues par le Comité Olympique. 35 habitants du territoire, escortés par 18 runners, ont eu l’immense privilège de porter la flamme olympique et se relayèrent au cordeau, sur les 7 km de parcours. Parmi eux, deux figures sportives dominantes, Delphine Le Sausse et Simon Caselli. À propos de héros local… EN MAI, alors qu’il peaufinait son programme, le Festival du Livre de Sète accueillait Pierre Assouline à la Chapelle des Pénitents. L’auteur du Nageur (Gallimard) revenait sur une trajectoire des plus emblématiques de l’histoire du sport français. Celle d’Alfred Nakache, champion du monde du 200 m brasse papillon, qui participa aux JO de Berlin en 1936 comme à ceux de Londres en 1948. Alfred Nakache est mort en 1983 dans sa chère Méditerranée. Il est enterré dans le carré juif du cimetière Le Py à Sète. Replongeons dans cette période sanglante avec… EN JUIN, couvant des yeux les côtes normandes, notre pays célébrait les 80 ans de la libération. Sète et le Bassin de Thau devaient lui taper sur l’épaule pour remettre les pendules à l’heure provençale. Lui rappeler que la zone libre ne le fut qu’un temps, et qu’un autre débarquement joua un rôle déterminant. La façade municipale à peine déshabillée allait devoir se coller une série d’affiches sur l’occupation allemande, les destructions du port et la libération. Des dazibaos historiques placardés pour des piétons médusés, horrifiés, rassérénés quand… EN JUILLET, une calligraphe japonaise, Yuka Matsui, se demanda à quoi rêve le mont Saint-Clair . À l’échappée belle ? où elle tapissait les murs de ses papiers washi encrés dans ses fantasmes de Fuji ? Frank Stella venait de rejoindre les étoiles en ayant mis la dernière main à ses recent works exposés à Pouzilhac. Formaliste d'une sévérité calviniste, il insistait sur le fait que ce que vous voyez est ce que vous voyez — une formulation devenue devise officieuse du mouvement minimaliste. Tout le contraire d’une marée réapparue 100 ans plus tard… EN AOÛT, à Paris, les jeux olympiques, ouverts depuis quelques jours sous la pluie, s’escrimaient à rassurer une population sur le qui vive. Les efforts déployés en banlieues étaient récompensés, nos forbans remportaient l’or en breakedance, nouveau déhanchement olympique. Plus au sud, tout en bas, après le bourdonnement olympique, venait le temps du lourd et du proverbial. Place aux JOutes olympiennes et leurs anneaux bleu et rouge. La fête de la Saint-Louis attaquait la lance sous le bras sa 280e édition. Une place du Pouffre survoltée sonnait le branle-bas et sortait de leur moite torpeur les moins attentifs de ses fidèles. Charpenté comme une catalane, ce programme 2024, où l’homérique le disputa à l’insolite, était bâti à grand renfort de défilés, de musiques, d’animations, avec en étrave, 4 jours de joutes dans un Cadre plus Royal que jamais. Quand on parle de retour… EN SEPTEMBRE, revoici La Pointe courte tournée il y a 70 ans ! Un festival à taille humaine si l’on prend pour mètre étalon celle à qui cette kermesse était dédiée. Me revoilà nous fait signe Agnès Varda à travers une sélection de films signés de la cinéaste, artiste visuelle… et photographe avec une exposition de clichés inédits de ses tournages sur l’île singulière. À découvrir dans la traverse des Pêcheurs pendant le festival. Quelques jours plus tard, les Automn’Halles fêtaient leur 15e édition avec un plateau aussi copieux qu’éclectique. Sautant du musée Paul Valéry à la médiathèque, du Réservoir au Miam… Et posant la place (du Pouffre) au centre du village, avec ses éditeurs et auteurs locaux. Avec en écho, les airs de flamenco d’un festival ibérique en place Victor Hugo. Lequel devait goûter l’événement depuis son Panthéon en pensant à sa gitane Esméralda et… EN OCTOBRE, à son fidèle Paul Valéry. Dont les Journées au musée éponyme étaient consacrées à la génération surréaliste. Ai-je été assez dada ! s’exclamait le poète, moins classique, plus transgressif qu’il n’y paraît. Ce fut l’objet d’une conférence parmi d’autres, sur celui qui fascina le jeune André Breton, âgé de 18 ans quand il le rencontra. Son “Rimbaud” avait tourné le dos à la muse poétique depuis plus de vingt ans avant de le trahir pour une Jeune Parque… À un jet de muse de là, un hommage à Joseph-Pascal Repetto, Maître Charpentier de Marine était justement rendu au musée de la Mer. La création de maquettes de bateaux était son autre passion. Il présenta trois maquettes au difficile concours des Meilleurs Ouvriers de France et fait inouï, il obtint trois fois les prestigieux titres en 1936, 1939 et 1949 ! Une période commémorée… EN NOVEMBRE, pour les 80 ans de la Libération de Sète et du Bassin de Thau, vous avez eu les photographies de notre Chemin de Mémoire en 16 étapes , le long des quais de Sète. Pour le XIXe Samedi de l’Histoire, ce fut une conférence animée par la Sehsser le 16, et une exposition, jusqu’au 1er décembre, d’une collection de clichés historiques sous l’occupation allemande. Un événement dans les entrailles du fort Saint-Pierre devenu théâtre de la Mer quand la poudre cessa de parler et qu’il fut restauré. Plus précisément dans la salle Tarbouriech, nommée en hommage au jeune résistant sétois Maurice Tarbouriech, mort en déportation avec ses camarades du groupe-Franc Combat. Pour parachever cette année mémorielle, un ouvrage est édité par la Sehsser : 1942-1944 De l’Occupation à la Libération de Sète et du Bassin de Thau . Un livre qui en précède un autre, édité également par Audasud… EN DÉCEMBRE paraissait le Grand Livre des Joutes de 1900 à 1951, les palmarès de la Saint-Louis et des tournois régionaux . Un portfolio commémoratif de la 280e édition de la Saint-Louis. Un écrin noir aux silhouettes de jouteurs vernies fabriqué en édition limitée. En 1960, peu après la mort du grand jouteur Vincent Cianni, Clémenceau Terme, appariteur-chef de la mairie de Sète, offrait à Nicolas Cianni, son fils, ses sublimes registres personnels. Ils furent légués plus tard à Jean-Louis Cianni, petit-fils de l’homme aux 100 victoires. Ces annales des joutes de 1900 à 1951 étaient consignées avec une dévotion et une graphie magistrales que n’aurait pas renié le réappariteur des Faits divers à Cette , Christian Lagarde, édités par L’An Demain sous l’égide de la Sehsser . Ni le marathonien des croquis de sa ville, Topolino, coincé en pleine séance de dédicaces illustrées pour la sortie, chez l’éditeur du conte Ceci n’est pas une pipe , un livre écrit par Alice Lugand, prête-plume d’un goéland fureteur. Il est clair que cette année devait se terminer. Nous attendions avec impatience le réveillon du Nouvel An – lorsque, selon une tradition bien-aimée, un million de fêtards se tamponnent sur les Champs-Élysées pour dire au revoir à 2024 et accueillir 2025. Nous aimons penser que ce soir-là, alors que s'égrenaient les secondes et que s’illuminait l’Arc de Triomphe, celles et ceux qui le regarderont seront tous unis, ne serait-ce que pour un instant, par un espoir commun, que 2025 soit une meilleure année. Comment pourrait-il en être autrement ? Essayez donc de ne pas y penser… en écoutant des vœux présidencieux prononcés depuis l’ambassade de France à Paris.
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