L’ŒUVRE DU TEMPS

Sète, le 10 juillet 2025


Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes.

Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre.

L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière.


Jean-Renaud Cuaz,

Président de la Sehsser 2024-2025

UN DERNIER MOT

Sète, le 14 juillet 2025


Chères Sehsseroises,

Chers Sehsserois,


J’ai découvert récemment dans ma messagerie un brûlot, envoyé par la Sehsser à tous ses membres, que j’ai eu grand peine à lire jusqu’au bout, malgré sa qualité d’œuvre de science-fiction (c’est l’éditeur qui parle là), et celle d’avoir fait resurgir une période vécue, vous l’imaginez, différemment. Rappelons les faits tels qu’ils furent vécus par tous. J’avais trouvé il y a 18 mois, en arrivant à la présidence de la Sehsser, une association qui émergeait de 16 années passées sous l’autorité d’un seul homme, une présidence prolongée à bout de bras, seulement soutenue par un collectif le doigt sur la couture.


Mes premières volontés furent de déléguer, ce qui ne s’était jamais vu, un grand nombre de responsabilités, et de définir avec l’équipe quelques principes qui jusqu’alors étaient soit inexistants, soit évoqués oralement au grès des problèmes rencontrés :

• Création d’un organigramme missions (gestion des adhérents, librairies, communication, institutions…)

• Création de formulaires prêt et dépôt de documents (aucune sorte de formulaires existants)

• Procédure pour l’élaboration et la production de nos Bulletins (aucune charte existante)

• Réflexions sur les droits associés à la diffusion de nos archives (plus de 28000 documents, plus de 6000 négatifs)

• Règles d’utilisation du logotype Sehsser (octroi d’un patronage pour les publications & événements externes)

• Procédure de gestion pour une bourse d’étude

• …


Il a fallu créer ces autonomies de gestion et faire perdre un réflexe encore entendu il y a peu : demande au président.

La Sehsser s’ouvrait, nombreux étaient ceux qui souhaitaient rejoindre notre équipe, attirés par nos belles réalisations, expositions, conférences, publications. Lesquelles se démarquaient pour rendre notre association plus visible, plus attractive que jamais. Nous avons créé les ateliers de généalogie, noué des relations fructueuses avec le Souvenir Français et d’autres institutions, affiché sur les murs de la mairie et de la ville une audace qui a mis la Sehsser au centre du village. Je dis bien nous car c’est toute une équipe qui a travaillé à cette évolution, et c’est cela ma fierté.


Nos statuts sont clairs — c’est toujours un bon réflexe que d’y revenir — la Sehsser est dirigée par un Conseil d’administration, sous l’autorité du président. Cette autorité, le CA et le Bureau l’ont acceptée durant 16 années lorsque le précédent président l’a exercée. Il a suffit que trois membres du CA la refusent à son successeur et votent son exclusion.

Il est aisé d’imaginer que succéder à un aussi long mandat s’annonçait périlleux. Je m’y étais préparé, acceptant patiemment les tocades de l’ex devenu président d’honneur, quand, sur sa liste hebdomadaire haranguée au milieu de visiteurs interloqués, les décisions à prendre ne l’étaient pas assez promptement à ses yeux.


Mais voici le plus sinistre : ces mêmes statuts exigent que seule une faute grave peut amener à l’exclusion d’un membre. Avez-vous noté une faute grave dans le brûlot que vous avez reçu ? J’y ai seulement noté : des changements contestés, des prises de distance avec la présidence, les tensions sont restées vives et se sont même accrues. Rien malgré la longueur de l’accusation qui corresponde à faute grave.


J’ai en effet contesté le premier vote du mardi 1er juillet, mais pourquoi ne vous ont-ils pas donné la raison de cette contestation ? Elle est pourtant simple. La vice-présidente qui participait au vote avait démissionné de ses fonctions officiellement plus de deux mois auparavant. Par trois fois, une fois oralement, deux fois par emails envoyés à l’ensemble du CA.


Je vous épargne le monceau de courriers reçu par huissier aux premiers jours de ce séisme. Des lettres truffées d'inexactitudes, d’incohérences dans les références juridiques. Cerise sur le gâteau, ces courriers étaient signés par… la vice-présidente, qui cite le compte rendu du 6 mai mentionnant sa démission…


Je pourrais continuer mais je craindrais de perdre votre attention.

Je ne souhaite pas que la Sehsser laisse à ses 140 membres un goût amère d’inachevé, mais plutôt qu’elle s’étoffe de nouvelles énergies, de nouvelles audaces au service de notre patrimoine historique. Sans moi puisque 3 voix en ont décidé ainsi.


Sehsser Salutations

Jean-Renaud Cuaz

Président de la Sehsser 2024-2025

UN DÉLUGE DE BOMBES… ALLIÉES

Sète, le 2 juillet 2025


En décembre 2023, j’avais accepté de prendre la présidence d’une noble société, celle des études historiques et scientifiques de Sète et sa région, pour laquelle j’avais proposé, peu avant, l’adoption de l’acronyme Sehsser pour faire plus court. Dix-huit mois plus tard, j’ai pris la décision de mettre fin aux responsabilités me liant à cette association. Trois des six membres du Conseil d’administration ont voté mon exclusion en tant que président, en ouverture hier de notre réunion mensuelle du CA et du Bureau. Cela en catimini, sans m’en avoir préalablement informé ni avoir fait état d’une quelconque faute grave. Et surtout sans attendre le retour du Secrétaire adjoint, membre du CA, avec lequel j’entretiens d’excellentes relations, comme cela fut le cas avec les nombreux membres que j’ai eu le bonheur de rencontrer.

Je pourrais m’élever contre ce qui s’apparente à un putsch, mais ce serait plutôt me rabaisser.

La cause de cette décision serait mon activité d’éditeur, soit-disant incompatible avec celle de président de la Sehsser. J’avais pourtant prévenu les membres du CA en décembre 2023, lorsqu’ils m’ont choisi pour présider notre association, d’un possible conflit d’intérêt. C’est pourquoi, étant l’unique non-retraité de l’équipe, je n’acceptai cette présidence qu’à la condition, dans un souci d’éthique, de me désengager du choix du prestataire pour nos publications. Je me suis limité durant ces 18 mois à proposer bénévolement mon expertise d’éditeur pour mettre en forme les ouvrages, et de communicant-graphiste pour les outils dont j’avais la gestion : le site internet, la Lettre de la Sehsser, les affiches et dépliants Sehsser. Seuls les frais d’hébergement du site étaient facturés, à un coût volontairement inférieur à celui du précédent prestataire.

J’ai eu grand plaisir à créer et animer les 16 Lettres de la Sehsser, à gérer avec notre équipe les récentes publications et les expositions Vigie de Cette, l’Architecture maritime de Sète et le Chemin de mémoires. Elles ont toutes fait l’objet d’émouvantes réactions de leurs visiteurs. Merci aux Sehsserois pour leur implication, à Geneviève, Frédéric et Françoise pour leur soutien. Et que la Sehsser retrouve vite la sérénité et l’esprit de solidarité au service de la promotion de notre histoire locale.

par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MARS Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 janvier 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE FÉVRIER Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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