LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE NOVEMBRE

Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

ŒUVRES RÉCENTES

DANIEL DEZEUZE

Du 28 novembre 2025 au 8 mars 2026

Musée Paul Valéry à Sète


Peu porté sur les sentiers battus de la peinture répétitive, Daniel Dezeuze opte pour la pratique du hors piste, entretenant celle du dessin. Le petit-fils du félibre l’Escoutaïre prend très tôt à contre-pied l’enseignement académique, d’abord au sein des déconstructeurs de Supports/Surfaces, supprimant la toile pour créer à partir du châssis ou de matériaux inattendus. De la peinture sur le motif au motif sans la peinture, le plus discret des artistes sétois — depuis que l’outrenoir a perdu son maître — slalome entre assemblages de bois et de métal, rouleaux de stores, planches, ficelles, filets, arcs… Et alors qu’il bricole par séries des objets de récupérations jovialement combinés, son influence s’installe  sereinement parmi les jeunes générations, dans les écoles d’art. 

Les visiteurs découvriront durant trois mois un ensemble exceptionnel couvrant ce premier quart de siècle. Des peintures qui perlent, où les gouttes de couleurs bombent le torse, des diptyques minimalistes que ne renieraient pas les rigoureux rouleaux chinois (peints, pas cuisinés), des tableaux-écrans et tableaux-valises, qui mettent sur la sellette notre rapport à l’image et notre turbulence. Enfin, un chapelet de boucliers et blasons rappelle combien cet habile bricoleur aime croiser le fer avec le symbolisme suranné et le formalisme omniprésent.

(Photo : Une entrée dans le monde 2020 Planches de skis. Courtoisie Galerie Templon © Pierre Schwarz / ADAGP)


Fartage (ou clouage… vernissage risquant d’offenser un allergique à la toile peinte) : samedi 27 novembre à 18h30

Exposition du mardi au dimanche 10h-18h
Contact
04 99 04 76 16

museepaulvalery@ville-sete.fr


Musée Paul Valéry

148 rue François Desnoyer, Sète

Nuits musicales d’Uzès

Chet – A Tribute to Chet Baker

Samedi 15 novembre à 20h30

L’Ombrière à Uzès

Un jeu et une vie à la limite de la rupture. Alternant, pour le premier, léger staccato et legato en de longues phrases sinueuses, sensuelles et vaporeuses. Brûlant, pour la seconde, le bugle par les deux bouts. Chet Baker et son art de la balade vont éclairer les Nuits musicales d’Uzès le temps d’un hommage par deux personnalités rayonnantes de la scène jazz européenne. Le trompettiste français David Enhco et le pianiste suisse Marc Perrenoud retracent le parcours musical et le destin tragique du fondateur du cool jazz, faits de poésie et de lumière, mais aussi d'épreuves et de ténèbres. 


Contact 06 82 88 70 55

info@nuitsmusicalesuzes.com

Réserver


L’Ombrière Pays d'Uzès

Place Croix des Palmiers, Uzès

Natures vivantes de Topolino

Jusqu’au 15 novembre

Le réservoire à Sète


Il ressuscite la nature morte comme un savant fou se demandant quelle est l’essence de la vie, entouré de ses Psychédéliks. Un fort en thème qui a choisi une fois pour toute d’illustrer son quotidien, Topolino, né Marc Combas, se définit sans ambages ni contours comme dessinateur. Et c’est fiévreusement qu’il remplit ses carnets de solides lignes claires au feutre noir vivifiées de couleurs aquarellées.

À peine posé son baluchon au retour d’un Voyage en Haut Aragon, Topo va publier sous ce titre (avec les éditions L’An Demain) un carnet de balades ibériques — monuments, paysages urbains et champêtres, jusqu’à la recette des migas — agrémentées d’un mot du maire d’Ayerbe et de textes descriptifs signés Marc Lugand (en français et espagnol). À venir, une expo-Topo de ces carnets de voyage.


Mardi 14h30-18h30
Mercredi au samedi 10h-13h et 14h30-18h30

Contact 04 67 19 39 04


Le réservoir

45-46 quai de Bosc, Sète

Vivre la guerre en Hérault (1939-1945)

Du 20 novembre 2025 au 9 mai 2026

Domaine de Pierresvives à Montpellier


Offrant un éclairage plus intime sur un quotidien où subsistance et survie sont une priorité, cette exposition ambitieuse donne un visage humain à des atrocités innommables que les jeunes générations ont des difficultés à se représenter. Vivre la guerre en Hérault (1939‑1945) traite de la vie de tous les jours, de la défaite de 1940 jusqu’à la fin de la guerre et de la construction européenne. Le projecteur est particulièrement axé sur le ressenti des populations civiles : l’absence des prisonniers, l’arrivée de populations durant l’exode ou fuyant la zone occupée, les rafles, la peur, les pénuries et l’occupation allemande…Dans un contexte où les conflits sur le sol européen redeviennent réalité, et où l’antisémitisme connaît une recrudescence alarmante, l’éclairage du passé fait écho aux actualités du quotidien.

(Photo : Tract de la Résistance : le nom Laval dans une croix gammée, ADH, 1943,1000 W 424)


Du mardi au samedi 10h-19h

Contact 04 67 67 30 00

Télécharger le dossier pédagogique

Télécharger le programme Pierresvives 2025-2026


Domaine départemental de Pierresvives

907 rue du Professeur Blayac, Montpellier

Dans le cadre de l’anniversaire des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une grande collecte nationale a été lancée pour récupérer des lettres, photographies, films ou journaux intimes conservés par les familles héraultaises. Vous, citoyens, êtes invités à verser vos documents personnels aux Archives de l’Hérault afin qu’ils soient mis à la disposition de toutes et tous et valorisés dans le cadre d’expositions, de travaux de recherche historique ou d’actions culturelles et pédagogiques.

Prenez contact : archives@herault.fr

Théâtre :  La blessure et la soif

Samedi 22 novembre à 20h30

L’Ombrière à Uzès


Après quatre années consacrées essentiellement au cinéma, Fanny Ardant est de retour sur scène dans La blessure et la soif, au Théâtre Marigny puis en tournée. Magnifiée par Catherine Schaub à la mise en scène, la comédienne interprète, seule sur les planches, l’héroïne du roman de Laurence Plazenet. Ce très beau texte plonge au cœur de la passion, celle qui dévore les êtres, qui rend incandescents les corps et les âmes, celle aussi qui déchire les humains entre l’aspiration à une transcendance et l’inaccessibilité du divin. Trente années durant, une femme et un homme s’aiment, se perdent, vivent loin de l’autre sans jamais s’oublier. Une unique et dernière rencontre, dans la grange d’un monastère persécuté par Louis XIV, scelle à jamais leur destinée. D’après le roman La blessure et la soif de Laurence Plazenet (Éditions Gallimard).


Tarifs de 21 € à 44 € (à partir de 14 ans)
Durée : 1h30

Réserver


L’Ombrière Pays d'Uzès

Place Croix des Palmiers, Uzès

Art Montpellier
Du 12 au 16 novembre

Foire méditerranéenne des Arts contemporains à Montpellier


Les encartés Supports/Surfaces n’ont pas dit leurs derniers matériaux. Les voilà avec ceux de la Figuration libre, venus aussi faire la foire. Un large plateau artistique, de l’art brut à l’art urbain en passant par l’art africain, l’abstraction sous toutes ses formes. Et des galeries du sud de la France, des autres régions et d’ailleurs : Espagne, Maroc, Italie… Peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, photographes, plasticiens… Ce grand marché de l’art éphémère est tout simplement une occasion unique, que vous soyez professionnels, passionnés ou simples curieux, d’acquérir une œuvre d’art de qualité certaine dans un contexte idéal, grâce aux conseils et à l’engagement des galeristes professionnels.


Mercredi 12 novembre 12h30-22h30

Jeudi 13 novembre 11h-19h
Vendredi 14 novembre 11h-22h30
Samedi 15 novembre 10h-20h
Dimanche 16 novembre 10h-19h


Tarif pour la journée de votre choix : 12€ sur place / 11€ en ligne

Pack web entrée + guide 22€ au lieu de 25€ sur place

Tarif réduit 10€ (étudiants, pass métropole & tam)
Entrée gratuite pour les enfants de -16 ans et les personnes à mobilité réduite.

Billetterie

Contact 04 67 17 68 17


Foire méditerranéenne des Arts contemporains - Hall B2

Parc des Expositions de Montpellier - Entrée Sud

Route de la Foire, Pérols

Rendez-Vous des Automn’Halles

avec l’écrivain Didier Amouroux

Samedi 8 novembre à 11h

Bar Le Plateau à Sète


Sous le titre Nous les Guilhems de Montpellier, nos 3 châteaux et la Vierge noire, on découvre un roman historique à l’aube de l’an 1000. Au cœur du Moyen Âge, une dynastie visionnaire, celle des neuf Guilhems et de Marie de Montpellier fonde et fortifie la cité en deux siècles de luttes et d’aventures. Les lecteurs découvriront le brassage des artisans locaux, canabassiers, drapiers, merciers, tonneliers, orfèvres, changeurs, mégissiers sur le Merdanson, apothicaires, épiciers, fripiers, laboureurs, marchands de tous pays, médecins, pèlerins, hommes d’Église… Sortent de terre les châteaux des seigneurs et leurs églises , déambulent les processions de la Vierge qui figure toujours sur le blason de la ville. Né lui-même à Montpellier, Didier Amouroux se lance en littérature en 2003 avec l'écriture de l’Histoire des Caisses d'épargne en Languedoc Roussillon édité par Privat. En 2024, il publie Au Pic Saint Loup, avec ou malgré vous ? chez 5 Sens Éditions.


Exposé historique et photos 

Entrée libre, vente (21€) et dédicace sur place

Nous les Guilhems de Montpellier (éditions Complicités - 2025)

contact@lesautomnhalles.fr


Bar le Plateau

2 rue des 3 Journées, Sète

Mois du Doc

Projection : Voyage de Documentation de Madame Anita Conti

Vendredi 7 novembre

Médiathèque Mitterrand à Sète


Première femme océanographe française, documentariste et photographe, Anita Conti est aujourd’hui un nom inscrit sur de nombreuses façades d’écoles, lycées maritimes, médiathèques, navires, passerelles, rues, places et timbres postaux. Jusqu’à une œuvre symphonique que le compositeur Benoît Menut lui a dédiée. Entre les deux guerres mondiales, elle dresse les premières cartes de pêche, alors qu’on ne disposait que de cartes de navigation. Elle embarque sur les harenguiers ou voiliers-morutiers, photographiant et prenant des notes sur le quotidien des travailleurs de la mer. Pour écrire et réaliser Voyage de documentation d’Anita Conti, la réalisatrice Louise Hémon a puisé dans les vastes ressources de l’océanographe pour les fusionner avec les pratiques de pêche contemporaines et le langage d’une pionnière engagée dans une œuvre protéiforme. Le film (38 mn) est suivi d’une vidéo de présentation (10 min.) et d’un débat avec la compositrice de la musique du film, Julie Normal, l’une des rares en France à jouer des ondes Martenots, un des plus anciens instruments de musique électronique. Réalisé dans le cadre du Mois du Film Documentaire, en partenariat avec l’Association Quais des Docs.


Projection de 17h à 19h, tout public

Visionner la bande-annonce


Médiathèque F. Mitterrand

Boulevard Danielle Casanova, Sète

Héritages, traces et mémoires

Jusqu’au 30 novembre

Jardin antique méditerranéen à Balaruc-les-Bains


Rencontre entre art, mémoire et poésie, cette exposition de Robert Lobet propose, à partir de formes architecturales évocatrices de sites antiques, une méditation poétique sur les livres et les bibliothèques. Les peintures, dessins, gravures au Carborundum et pointe sèche sur vélin d’Arches dialoguent avec les textes de poètes contemporains dans ces ouvrages conçus avec des techniques anciennes d’imprimerie. Voyages en Alexandrie présente l’aboutissement d’un cycle de travail en terre d’Égypte sur des poèmes de Bruno Doucey (édité par le prestigieux Atelier du Livre d’Art et de l’Estampe de l’Imprimerie Nationale).

Mardi 28 octobre (15h-17h), un atelier Calame est organisé en écho à l’exposition Héritage, Traces et Mémoires de Robert Lobet. Avis à tous les petits bricoleurs en herbe, découvrez les outils et supports d’écriture de l’Antiquité et fabriquez le vôtre. Atelier parent-enfant dès 8 ans. Tarif 5€ le binôme sur inscription.


Ouvert du mardi au dimanche 10h-12h et 14h-18h

Contact 04 67 46 47 92 


Jardin antique méditerranéen

Rue du Pioch, Balaruc-les-Bains

Concerts et Master-class
3-7-14-21-29 novembre

Conservatoire Manitas de Plata à Sète


Master-class jazz

Lundi 3 novembre, 18h-20h

À l’occasion de sa venue au Koa Jazz Festival, Gilad Hekselman nous fera l’honneur d’animer une master-class en collaboration avec le département jazz du CRI.

Réserver


Lamatrema

Vendredi 7 novembre, 19h-21h

Concert de restitution, à la suite à d’une résidence de trois jours, de ce projet mêlant percussion et musique électronique. Direction : Carlos Puga Garcia.

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Musique française et piano d’époque

Vendredi 14 novembre, 19h-21h

Pour marquer le 150ᵉ anniversaire de la naissance de Maurice Ravel et les cent ans de la disparition d’Erik Satie, la violoniste Françoise Duffaud et le pianiste Grégory Rattez, directeur du conservatoire, proposent un concert en duo sur le piano de Paul Valéry. En partenariat avec le Musée Paul Valéry de Sète.

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Jaco Pastorius

Vendredi 21 novembre, 19h-21h

Concert en trio Frédéric Monino, Michel Prandi et Patrice Héral Afin de comprendre la révolution musicale conduite par le bassiste Jaco Pastorius (1951-1987), cette conférence-concert dévoilera, au fil de nombreux extraits musicaux illustrés basse en main, les innovations du génial bassiste américain. Direction : Frédéric Monino

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Souffle d’arménie

Samedi 29 novembre, 17h-19h

Le duo Souffle d'Arménie est la rencontre de deux artistes animés par la même passion : le partage de la musique et de la culture arménienne. Sahag Nazarian pianiste, compositeur et arrangeur, et Anne Desbrosses trompettiste vont vous faire voyager au cœur de l’Arménie au son de ses musiques traditionnelles, ajoutant une pointe de swing et de blues. 

Réserver


Auditorium Maurice Ravel

Conservatoire Manitas de Plata

165 rue Louis Izoird - quai des Moulins, Sète

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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par Jean-Renaud Cuaz 30 septembre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’OCTOBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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