LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE

Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE

Les Crafties au Château de la Piscine

Samedi 20 et dimanche 21 septembre

Château de la Piscine à Montpellier


Cette folie montpelliéraine édifiée en 1771 vous ouvre sa grille et ses portes lors des Journées du Patrimoine. Son architecte, Jean Antoine Giral, est l’auteur de la perspective du Peyrou. En 1965, le Château de la Piscine reçoit la Reine Mère d’Angleterre lors d’une escapade intime. Ce Monument Historique, niché dans un parc de huit hectares, vient d’être restauré avec passion durant plus de douze ans. Les artisans — Benoît Grenier, tailleur de pierre, et l’atelier Sanzcarranza, restaurateur d’œuvres d’art — seront présents pour dévoiler au public leur savoir-faire.


L’orangerie du domaine accueille une exposition temporaire, un dialogue atypique entre patrimoine et création contemporaine par un duo d’artistes et designers venu de Sète, Les Crafties. Fondé en 2018 par Jeanne Martin-Taton et Marie-Marie Vergne, le studio sétois développe une pratique à la croisée du design textile, de l’installation artistique et de l’artisanat d’art. Les Crafties revendiquent un goût assumé pour le décoratif, en associant matériaux souples (souvent issus de rebuts de l’industrie textile) et techniques artisanales (patchwork, appliqué, tapisserie). Une proposition curatoriale de Joëlle Koops de JK Art Consultant


Tarif normal 9,50€ 

Tarif réduit 5€ (étudiant, demandeur d’emploi, 12-18 ans)

Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans

Visites guidées toutes les 45 min, entre 10h et 18h, sur inscription en ligne

Découvrir le Château

Découvrir Les Crafties

Le Château est accessible par la ligne 3 du tram, arrêt Tonnelles


Château de la Piscine

129 avenue de Lodève, Montpellier

Romain Thiery,  Requiem pour pianos

Jusqu’au 30 septembre

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac

Joyau du patrimoine cistercien, l’abbaye de Valmagne accueille une installation photographique immersive, conçue pour résonner avec l’histoire et l’architecture singulière de ce lieu. Romain Thiery investit un espace unique où l’âme du piano rencontre la photographie d’art. Un dialogue entre mémoires. Mémoire résonante de la pierre et mémoire musicale du pianoforte. Plus de trente œuvres ont été installées dans les différents espaces de l’abbaye, certaines atteignant plus de quatre mètres de largeur. Ces tirages monumentaux s’intègrent dans l’architecture avec une puissance visuelle rare, révélant des jeux de lumières et de matières qui prolongent l’expérience contemplative du visiteur.


Tous les jours 10h-18h

Réservation et billets

Contact 04 67 78 06 09

info@valmagne.com

groupes@valmagne.com


Abbaye de Valmagne, Villeveyrac

Fabien Boitard

Derrière les fleurs, la montagne

Jusqu’au 10 octobre

La Mouche à Béziers


Voilà un artiste qui refuse d’ajuster son télé-objectif cérébral entre net et flou alors que d’autres l’ont fait entre figuration et abstraction, classique et baroque… Éternel va-et-vient de l’art pictural. Et là, Fabien Boitard fait mouche, conjuguant les antipodes sur la toile, quel que soit le sujet, paysage, portrait… Jusqu’à revisiter sans vergogne la peinture animalière. Dans son atelier à Aniane, il barguigne entre un dessin appliqué et une gestuelle prestement exécutée. En cela, cet opiniâtre broussailleur réunit, sous sa bannière bigarrée, une surprenante polyfacture avec en main une palette d’humeurs autant que de couleurs.

Avec La Mouche, son lieu d’art contemporain, le domaine de Pradines le Bas propose une gamme de produits autour de l’olive cultivée alentours, huiles, parfums et cosmétique. De quoi barguigner en famille.


Du mardi au samedi 10h-19h

Contact 04 67 30 63 52
contact@lamouche-art.com


La Mouche

Domaine de Pradines le Bas

Route de Corneilhan, Béziers

Paris-Panam avec Lady Bee

Jeudi 25 septembre à 20h

Théâtre Molière à Sète


Cette ambassadrice de la chanson française a arpenté pendant soixante ans une ribambelle de scènes, entre music-halls et cabarets. Lady Bee ou Patrick Joubert Annibal, selon que vous les rencontrez sous les projecteurs ou sous le soleil — sauf le matin… introuvable — ne font qu’un(e). Ou deux avec sa partenaire (de jour comme de nuit) Johanna. Organisatrice et Maîtresse de cérémonie — Les Miss France officielles et leurs déclinaisons, c’était elle — Lady Bee vous invite au Théâtre Molière. Son show Paris-Paname, c’est un grandiose retour sur cette scène cinquante ans après son dernier spectacle, et dix ans après Ça c’est du Music-Hall au Théâtre de la Mer. Avec encore et toujours ses fidèles musiciens, Éric Breton, chef d’orchestre et pianiste, Didier Lévêque, accordéoniste et trompettiste. Avec, en tableau de revue, les Frenchy Girls sous la houlette plumée de Johanna.


À l'issue du spectacle, rencontrez Patrick Joubert Annibal pour une dédicace de son livre Lady Bee Story au foyer du théâtre. Son autobiographie, publiée aux éditions L’An Demain, sera en vente (25€). 288 pages vous feront voyager de la Seyne-sur-Mer à Paris, de Cannes à Casablanca en passant par Montélimar, jusqu’à Sète, et croiser le chemin de parrains marseillais au cœur gros comme ça. Elles se lisent comme un hymne à l’amitié noctambule, à la solidarité des gens de la scène. Avec, chevillée au corps, l’insolence de défendre, avec humour, l’anthologie de notre patrimoine musical.

Feuilletez et pré-commandez en ligne le livre Lady Bee Story


Tarif : de 8€ à 27€

Durée : 2h avec entracte

Réservez vos places


Théâtre Molière

Avenue Victor Hugo, Sète

Jean-Pierre Blanche

Jusqu’au 2 novembre

Musée Vulliod St-Germain à Pézenas

Jusqu’au 31 décembre

Presqu’île de Maguelone


Du Sahel algérois à l’arrière-pays languedocien et provençal, Jean-Pierre Blanche (1927-2022) n’a eu de cesse de brosser l’essence et l’essentiel du panorama méridional. Ce peintre pas banal, récemment disparu, demeure l’un des grands portraitistes de la Grande Bleue et ses abords. Comme chez cet autre peintre du sud, Cézanne, les paysages de Blanche sont farouches, rustiques, méthodiques. Vierges de toute présence humaine, ses toiles sont peuplées de corpulentes arborescences, qui vont jusqu’à envahir la surface et cadenasser le regard. Elles sont minérales, balayant l’anecdote comme le ferait une rossée de mistral. Un voyage initiatique, entre le musée Vulliod St-Germain de Pézenas qui présente son Jardin intérieur, et la presqu’île de Maguelone, pour une balade artistique dans le parc de la Cathédrale, en résonance avec l’œil poétique du peintre.


Contact 04 67 98 90 59

ville-pezenas.fr

Le site consacré à Jean-Pierre Blanche


Musée Vulliod St-Germain

3 rue Albert Paul Alliés, Pézenas


Presqu’île de Maguelone

Maguelone

Miss.Tic, Dame de pique, Reine de cœur
Jusqu’au 15 octobre

Parcelle 473 à Montpellier


Elle fut la pionnière du pochoir urbain, poète emportée à 66 ans par la maladie en 2022. Pour autant, l’hommage à la Dame de pique, Reine de cœur n’est pas triste, il déborde même de vie. Miss.Tic nous donne à voir une soixantaine d’œuvres, principalement issues de la collection personnelle de la galeriste parisienne et amie de l’artiste, Lélia Mordoch. Des mains soufflées dans les grottes de la préhistoire aux indications en stencil PAYANT sur le sol de places de stationnement, le pochoir bombe le torse à travers les âges. C’est la vie… ça va passer ! nous soufflait-elle. 


Ouvert du mardi au samedi 11h-19h

Dimanche 14h-19h

Visite libre 9€

Tarif réduit (PMR, étudiants, +65 ans) 5€

Visite guidée 15€

Tarif réduit (PMR, étudiants, +65 ans) 9€

Billetterie


Parcelle 473

425 avenue des Frères Buhler, Montpellier

Festival du Livre de Sète – Les Automn’Halles

Du 24 au 28 septembre

Musée Paul Valéry, Médiathèque Mitterrand, Maison Régionale de la Mer…


Un programme haut en couleur vous a été concocté par l’équipe des Automn’Halles sur cinq journées précédées d’une soirée hommage à Erik Satie, 100 ans après sa disparition. De nouveaux lieux historiques pour accueillir le public, telle la Maison Régionale de la Mer où l’œuvre de Jules Verne sera évoquée par son arrière-petit-fils à l’occasion des 150 ans de la publication de L’Île mystérieuse. Jean Verne a accepté de présider le Concours de nouvelles et d’en dévoiler le thème 2025. L’ancien Palais consulaire accueillera également deux de nos plus belles plumes, Laurent Mauvignier et Hubert Haddad. Cette année encore, les éditeurs et les auteurs de la région présenteront leurs ouvrages place Léon Blum jeudi 25 septembre entre 10h et 17h. Une animation Scène ouverte avec AMA Languedoc et des entretiens littéraires ponctueront la journée. En tout, pas moins de 22 écrivaines et écrivains fouleront l’île singulière, avec en clôture musicale, un Clin d’œil à Satie par le groupe de jazz Les Smiles à la Médiathèque Mitterrand, partenaire essentiel et cœur battant des Automn’Halles.


Mardi 16 septembre à 18h à la Médiathèque Mitterrand : présentation du Festival du livre de Sète et vernissage de l’exposition Méditerranée mythique de Alain Zarouati. En acceptant d’illustrer les 16e Automn’Halles, l’artiste sétois, né à Alger en 1958, inaugure à partir de cette année l’insertion dans l’affiche officielle du festival d’une œuvre parmi celles qui y seront exposées. L’univers imaginaire d’Alain Zarouati, proche d’une écriture métaphorique ou onirique, ne nous fait-il pas songer aux légendes et aux mythologies marines ? Et à notre fil bleu : la mer en partage ?


Informations : contact@lesautomnhalles.fr

Programme sur lesautomnhalles.fr

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Soirée théâtrale caritative

Un ouvrage de dames

Vendredi 26 septembre à 20h30

Conservatoire Manitas de Plata à Sète


Sophie s’est débarrassée de son mari abusif et violent. D’un coup de couteau électrique, la tête de Roger a quitté le reste de son corps. Entre les poireaux et la brioche, Sophie promène cet encombrant trophée qu’il faut maintenant faire disparaître. L’aide viendra d’une veuve au caractère bien trempé…

Après le Off d’Avignon, la compagnie Le Bateau Bœuf présente Un ouvrage de dames, pièce de Jean-Claude Danaud mise en scène par Jean-Hervé Mirouze, à l’auditorium du conservatoire. Une soirée au profit de l’association Habitat Jeunes Sète et Bassin de Thau pour financer la création de la maison Escap-Jeunes dans sa résidence Sévigné et le lancement des activités d’animation. L’association HJSBT présente depuis 50 ans sur le territoire, a accueilli en 2024 plus de 900 jeunes en situation de précarité. Après le spectacle, un moment convivial autour d’un verre sera proposé à celles et ceux qui souhaitent mieux connaître l’association, découvrir ses actions, dialoguer avec ses équipes et ses résidents… ou rejoindre les équipes d’adhérents, de mécènes, d’administrateurs…

Mise en scène : Jean-Hervé Mirouze

Avec : Véronique Lazaro, Elise Riche-Balthazard, Elise Trinca, Jean-Hervé Mirouze


Entrée 20€

Réservation et billets


Conservatoire Manitas de Plata

Quai des Moulins, Sète

Chevaux, héros oubliés ?

Archéologie d'une espèce au fil du temps

Jusqu’au 5 janvier 2026

Musée Henri Prades à Lattes


Une famille (equidae) qui inclut dans son attelage des espèces sauvages tels que les ânes et les zèbres ne peut pas être accusée d’intolérance. On y trouve même des chevaux domestiques retournés dans la nature en autonomie et sans plus de socialisation avec les humains. On appelle cela le marronnage. L’étude de ces populations, parmi lesquelles figurent les chevaux de Przewalski, nous apporte des éléments fondamentaux pour comprendre la vie des chevaux anciens, c’est-à-dire des espèces éteintes mais retrouvées à l’état fossile dans les fouilles archéologiques. Au fil du temps, leurs liens avec l’homme ont très fortement évolué, jusqu’à faire du cheval une espèce chevauchable. Les fossiles montrent la présence d’équidés bien avant l’apparition de l’homme moderne, homo sapiens. Une exposition produite dans le cadre des projets de recherche Hippographies et Vivécologique, avec la collaboration de l'association Takh.


Ouvert lundi, mercredi, jeudi et vendredi 10h-12h et 13h30-17h30

Samedi et dimanche 14h-19h

Fermeture le mardi

Plein tarif 5€
Tarif réduit / tarif Pass Métropole 3€

Entrée gratuite pour les personnes de moins de 18 ans
Entrée gratuite au musée le premier dimanche de chaque mois

Contact 04 99 54 78 20

museearcheo.montpellier3m.fr


Musée Henri Prades

390 route de Pérols, Lattes

Bleu Brassens - Exposition d’art

de Rémi Sautet et Pierre François
Du 12 au 26 septembre

Palais épiscopal à Béziers


À la mémoire du bois vient s’ajouter celle de deux créateurs trop tôt disparus. Une exposition réunit les assemblages reliquaires réalisés par Rémi Sautet à partir du bateau de Georges Brassens, et les empreintes de couleurs que Pierre François a laissées. En bonne compagnie, les uns et les autres offrent un dialogue autour de l’univers du père des Deux oncles, entre mémoire poétique et engagement artistique. Une proposition curatoriale de Yvette Gallinaro-Alric de ID of ARTS.

Un livre, Sur la vague en rêvant, un récit imaginaire du bateau de Georges Brassens, écrit par le documentariste Rémi Sautet et illustré par Pierre François est publié aux éditions L’An Demain. Il contient, outre les textes de l’auteur et les peintures de l’artiste, des enregistrements inédits accessibles par des QR codes à scanner.

Feuilletez et pré-commandez en ligne le livre Sur la vague en rêvant


Entrée libre tous les jours : 15h-19h

Samedi 20 et dimanche 21 : 10h-18h

Contact 06 12 72 75 50

idofarts.contact@gmail.com


Palais épiscopal

Place de la Révolution, Béziers


Samedi 23 septembre à 20h : Les amis de Brassens en concert au Théâtre des Franciscains. Ce trio, fondé en 2006 par Bruno Granier le petit-cousin du Grand Georges — après la disparition de Claude Duguet, son partenaire de scène pendant plus de 20 ans, redonne vie aux chansons de Brassens avec une approche singulière. Fidèles à l’esprit du poète sétois, les musiciens proposent des arrangements originaux teintés de l’univers swing cher aux admirateurs de Django Reinhardt.


Réservation obligatoire

Tarifs et billets


Théâtre des Franciscains

13 bis boulevard Bertrand Duguesclin, Béziers

La Sehsser

ou comment perdre son lustre

Juillet 2025 à Sète



Quand la Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région avait à sa barre, au siècle dernier, de grands promoteurs de notre histoire locale — Gabriel Couderc, Alain Degage, Catherine Lopez-Dréau, Régine Monpays… — elle rayonnait.


Quand la Sehsser décide, sans aucun motif sérieux, d’exclure de sa présidence et de son Bureau deux bénévoles, elle se prive d’appréciables ressources : l’expertise de l’édition, des campagnes d’affichage pour le premier ; l’animation d’ateliers de généalogie, les recherches et les conférences sur notre histoire, pour la seconde.


Quand la Sehsser entraîne son effectif à fondre comme peau de chagrin et tue dans l’œuf toute velléité de réformer son organisation, de dépoussiérer une institution sétoise née en 1963, elle se saborde.


Quand la Sehsser affiche, depuis plusieurs mois sur la page d’accueil de son site, non plus un message de bienvenue mais celui d’un jugement interne, un brûlot contre l’un des siens, elle se déshonore.


Quand la Sehsser offre un spectacle que ce Bulletin culturel aura du mal à promouvoir, Audasud et ses partenaires s’engagent pour faire valoir et partager notre patrimoine historique et culturel.


Jean-Renaud Cuaz

Président de la Sehsser 2024-2025


[ Photo prise entre 1904 et 1913 par Émile Duchemin : Cette - Le port / Bibliothèque municipale de Grenoble ]

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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Ce bulletin culturel est publié par Audasud

8 avenue Victor Hugo, 34200 Sète

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par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MARS Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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