LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’OCTOBRE

Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

QUATRE CONCERTS GITANS

HOMMAGE À MANITAS

Mercredi 1er, jeudi 2, samedi 4 octobre

Parvis des Halles, rue Alsace-Lorraine, place Léon Blum, Conservatoire


Baptiser le Conservatoire à Rayonnement Intercommunal (CRI) du nom d’un guitariste gitan, fut-il un virtuose de notoriété mondiale, c’était un geste… olé-olé. Mais l’inscription sur cette façade fut surtout le prolongement d’un cri du cœur bien légitime de nombreux flamencophiles alentours. Car Ricardo Baliardo, dit Manitas de Plata, a poussé son premier cri non loin de cet ancien entrepôt Dubonnet sur ce quai des Moulins, dans une des caravanes des gens du voyage. Un geste fort pour un lieu traditionnellement associé à un compositeur ou un musicien du répertoire classique, que n’a pas manqué de noter Jean-Christophe Causse, à l’origine de cet hommage. Cet ancien organisateur de spectacles, ami de la famille Baliardo, est aussi l’auteur de Niño raconte : La saga de la famille Baliardo (2023). Pour cette première édition en partenariat avec l’association M28, les grandes musiques gitanes seront offertes au public : le flamenco, le jazz manouche, la rumba catalane et quelques pincées de bossa nova.


Programme musical de l’Hommage à Manitas :

Mercredi 1er octobre, parvis des Halles à 12h : ouverture festive avec Rey Baliardo et ses complices

Jeudi 2 octobre, rue Alsace-Lorraine à 18h : jazz manouche et flamenco fusion avec Steeve Laffont, Dominique Di Piazza et Rudy Rabuffetti

Jeudi 2 octobre, place Léon Blum à 20h : grande soirée gitane avec Gypsy Baliardo, héritier direct du mythe

Samedi 4 octobre, Conservatoire à 20h : Juan Carmona et son orchestre symphonique présentent la Sinfonia Flamenca (Réservation obligatoire)


Conservatoire Manitas de Plata

Quai des Moulins, Sète

Raphaël Ségura

Jusqu’au 25 octobre

Galerie des Flâneurs à Montpellier

Au printemps dernier, l’architecte Garcia Diaz ouvrait deux galeries dans le centre-ville, très proches l’une de l’autre. Après quelques travaux, elles ont rouvert en septembre pour être mises à disposition des artistes gratuitement. La galerie des flâneurs invite en octobre le peintre montpelliérain Raphaël Ségura pour une sorte de mini-rétrospective puisque l’on y retrouvera tant ses peintures que ses dessins, ses livres d’artistes ou ses photographies. Deux séries retiennent l’attention : celle intitulée des Rendez-vous et celle des Poupées. Parmi les livres d’artistes, James Sacré ou Jean Joubert méritent d’être relevés.


Galeries des Flâneurs

9 rue des Balances et 16 rue Roucher, Montpellier

Land Speed Record de Armand lestard

Jusqu’au 18 octobre

La Pop Galerie à Sète


Né en 1965 à Longwy et installé à Montreuil, Armand Lestard s’inspire de son enfance ouvrière et détourne des matériaux industriels – bitume, fer, savon, graisse – pour inventer un langage artistique singulier. Ses sculptures-machines et installations performatives jouent de la tension entre mécanique et poésie, lourdeur et légèreté. Son travail traverse aussi le dessin, la peinture, le modelage et le son, avec des dispositifs tels que l’alphabet vermicelle ou les tambours amplifiés. À travers eux, il met en scène mémoire ouvrière, engagement social et recherche plastique, revendiquant une esthétique low-tech en opposition au triomphe du high-tech.


La Pop Galerie

16 quai du Pavois d’Or, Sète

Fête de la coquille Saint-Jacques

Samedi 4 et dimanche 5 octobre

Criée aux poissons de Sète


Le parking de la Criée vous ouvre ses grilles pour fêter la coquille Saint-Jacques le temps d’un week-end. Un véritable temple sera dressé, dédié aux saveurs maritimes, entre traditions bretonnes et patrimoine culinaire méridional. Au cœur des festivités, la coquille Saint-Jacques de la baie de St-Brieuc, plus grande que sa cousine méditerranéenne, mais tout autant savoureuse, à découvrir en noix entière. On l’appelle aussi peigne de Jacob ou peigne de Jacques. Ce dernier se réfère aux cendres de l’apôtre Jacques ramenées jusqu’à Compostelle, au nord-ouest de l’Espagne dans une coquille Saint-Jacques. La forme de la valve devenue symbole du pèlerinage est remarquable d’élégance, les côtes rayonnantes formant un orbe quasi parfait. Au point de servir d’écrin à La naissance de Vénus, célèbre tableau de la Renaissance italienne peint par Sandro Botticelli. De nombreuses spécialités sétoises vous attendent. concerts, fanfares et déambulations musicales viendront animer la criée tout au long du week-end, dans une ambiance chaleureuse et familiale.


De 10h à 22h

Contact 06 13 02 20 71 

lescopainsdabord7@gmail.com


Criée aux poissons

14 quai Maximin Licciardi, Sète

Trésors marins de Pascal Légitimus

Jusqu’au 8 novembre

Galerie Maïlyn Bruniquel à Sète


Ils se prélassent sur une roche volcanique de l’île Maurice ou une plage mexicaine. Pascal Légitimus les met en scène et en lumière, sublimant la richesse de formes, bigarrées ou parfaites, selon le caprice de la Nature. Il s’y adonne depuis quelques années mais sa collection s’est faite depuis son plus jeune âge. Les œuvres exposées s’accompagnent de titres et de courts textes évocateurs : Pied dans l’eau. On a tous marché sur le sable en laissant nos empreintes. Ce coquillage a choisi de laisser la sienne sur mon pied c’est un partage éphémère que mes yeux n’oublieront pas. Où qu’il aille, entre son métier de comédien et de réalisateur, une dizaine de coquillages l’accompagne. Tino Di Martino l’avait invité en juin 2023, et depuis, a perlé une légitime attraction pour notre île singulière, qu’il trouve charmante et bigarrée, à l’image de ses coquilles.


Contact galeriemailynbruniquel.fr

Le site de l’artiste-photographe


Galerie Maïlyn Bruniquel 

1 quai Adolphe Merle, Sète

L’alphabet incertain de Jean-Marc Saulnier
Jusqu’au 16 octobre

Galerie Borromée à Montpellier


Ardéchois devenu sétois, Jean-Marc Saulnier perturbe nos repères visuels en présentant l’autre côté de la surface peinte attendue. Il procède par découpage, géométrique ou souple, et accorde au vide une place prépondérante. La surface en papier ou carton, est couverte de signes et de couleurs, les deux matériaux de base du vocable peint. Des signes abstraits, ou comme le dit l’artiste, un alphabet. Saulnier pratique également une sculpture rudimentaire, que l’on peut mettre en relation avec les expériences menées naguère par le Land Art. Collectes de débris et tessons qu’il rassemble en un récipient multicolore et hétérogène, auxquelles le travail manuel donne un semblant d’unité. Cet art de recycler les restes parle aussi du temps ramassé dans un modeste volume. On découvre l’acte de résistance face à l’hégémonie numérique et aux nouvelles technologies. La production de Saulnier nous ramène à l’essentiel, à nos racines.


Plus d’infos : galerieborromeo.wixsite.com


Galerie Borromée

968 avenue Xavier de Ricard, Montpellier

Un monde sans Murat de Laurent Cachard

Samedi 11 octobre à 11h

Le Plateau à Sète


Présenté au Plateau de Rebecca et Sarah, Un monde sans Murat est une somme d’articles extraits de son blog LCDT, chroniques de scène d’un chanteur récemment disparu, qu’il a vu en live tout au long de sa carrière. Elle comprend un entretien fictif avec l’artiste, en direct de l’Au-delà, et quatre nouvelles inédites. Laurent Cachard vit et travaille à Sète. Romancier, dramaturge, parolier, portraitiste et diariste, il mène une œuvre tendue vers la musique : après Paco et la guitare flamenca, Girafe lymphatique et son Clair de lune, Contrebrassensiste, une pièce de théâtre sur Pierre Nicolas, un roman sur la première pianiste de Barbara et en parallèle du récit-récital qu’il présente avec la violoncelliste Clara Védèche, il sort en 2024 les Noz d’émeraude, radioscopie du groupe lyonnais le Voyage de Noz.


Le blog de Laurent Cachard

Découvrir Un monde sans Murat aux éditions L’An Demain


Bar Le Plateau

2 rue des Trois Journées, Sète

Retrouvez le bivalve aux 200 yeux dans BÊTES DE SÈTE en vente au stand Audasud / L’An Demain pendant la Fête de la coquille St-Jacques et sur le site audasud.fr

Désormais, vous ne regarderez plus la coquille Saint-Jacques comme avant ! Une étude récente révèle une grande complexité de l’organe visuel du mollusque, sans doute l’un des plus sophistiqués dans la nature… La suite dans BÊTES DE SÈTE.

Café littéraire : rencontre avec Denis Wethoff

Mercredi 15 octobre à 18h

Médiathèque F. Mitterrand à Sète


Dans le cadre de son Café littéraire, Tino Di Martino reçoit le photographe Denis Wethoff, pour sa biographie Sagan et fils publiée aux éditions Stock. Sa mère, décédée en 2004, laisse une dette fiscale de plus d’un million d’euros et une œuvre, composée d’une trentaine de romans et d’une dizaine de pièces de théâtre, sur le point d’être purement et simplement liquidée. Denis Westhoff, son fils unique, décide, en 2006, d’accepter cette succession empoisonnée, hors norme. Un vrai parcours du combattant qui le conduit à repasser sur les traces de ce charmant petit monstre, né sur la scène littéraire et médiatique en 1954 par la grâce de son premier roman, Bonjour tristesse. Cette biographie n’a pas pour ambition de dire la vérité sur Sagan, mais une vérité. Celle d’un fils qui ose enfin dire, avec bonheur et liberté, ce qu’il a vécu auprès d’une mère pas tout à fait comme les autres.


Entrée libre

Dédicace et vente du livre sur place (22 €)


Médiathèque F. Mitterrand

Boulevard Danielle Casanova, Sète

Le Sacre du printemps 

Adams • Liszt • Stravinsky

Vendredi 10 octobre à 19h

Le Corum à Montpellier


Voici, sous la direction énergique de Roderick Cox, un programme explosif mêlant rythmes effrénés, prouesses pianistiques et forces telluriques ! Le concert s’élance avec John Adams dans un tourbillon typique de la minimal music où pulsations électrisantes et couleurs orchestrales vous propulsent à toute vitesse. Une œuvre-éclair, virtuose et jubilatoire, pour ouvrir la saison en trombe ! Puis, place à la poésie et à la bravoure de Franz Liszt  : entre fulgurances diaboliques et cantabile envoûtant, le Concerto pour piano n°1 révèle toute l’étendue du génie lisztien, magnifié par le toucher à la fois scintillant et perlé de l’immense Bertrand Chamayou. Enfin, les harmonies brutales et la force primitive du Sacre du printemps de Igor Stravinsky, nous procurent toujours un choc inévitable. Préparez-vous à une expérience orchestrale puissante, virtuose et inoubliable !


Autour du spectacle

Prélude au concert à 19h, salle Sully 3 / Le Corum

Au Programme

John Adams (né en 1947) : Short Ride in a Fast Machine

Franz Liszt (1811 – 1886) : Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi bémol majeur S.124

Igor Stravinsky (1882 – 1971) : Le Sacre du printemps


Durée : ±1h30 avec entracte
Tarifs : de 26€ à 47€

Réserver


Opéra Berlioz | Le Corum

440 esplanade Charles de Gaulle, Montpellier

Vignobles en scène

Les Journées Vignobles & Découvertes
Du 16 au 19 octobre

Carré d'Art Louis JeanJean à Mèze


Pour le troisième week-end d’octobre, les vignobles de France s’animent et promettent aux visiteurs des expériences uniques gustatives, immersives ou créatives et un banquet insolite en ouverture, jeudi à 19h. Depuis plus de dix ans, Le Fascinant Week-End a su s’imposer comme un rendez-vous incontournable de l’œnotourisme en France. Rebaptisé Vignobles en scène et porté par la Fédération Nationale Vignobles & Découvertes, il propose une expérience immersive et accessible à tous, au cœur des terroirs viticoles. Que l’on soit amateur de vin ou simple curieux, la manifestation invite chacun à (re)découvrir les vignobles autrement. Des dégustations gourmandes et sensorielles : un atelier écaillage, un atelier Noilly Prat, un jeu au casino des Vins. Enfin, un menu exclusif et audacieux avec trois chefs en cuisine : Ben Bogart (Domaine Tarbouriech à Marseillan), Nicolas Gros (Flores’sens à Florensac) et Magali Jego (La Marine Halles & Manger à Sète).


Réserver en ligne


Carré d'Art Louis JeanJean

21 rue Sadi Carnot, Mèze

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
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