LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

VOIX VIVES

LA POÉSIE CHEMIN DE PAIX

Du 18 au 26 juillet

Lieux de quiétude à Sète


Pas moins de 70 voix vives du pourtour méditerranéen convergeront vers la palmeraie du Château d’eau et son archipel d’oasis à travers la ville. Voix consacrées, voix émergentes, elles crient toutes l’espoir de paix, la sérénité et les utopies… Installée à l’entrée du village du Festival, la Place du Livre réunit revues de poésie, libraires et éditeurs dont L’An Demain et sa nouvelle collection L’An Demain poésie. De nombreuses animations sont programmées quotidiennement sur le marché : lectures, rencontres, débats, dédicaces…


Ne manquez pas jeudi 24 juillet Autour de la poésie d’Hubert Haddad, un auteur ébouriffant que l’on retrouvera aux Automn’Halles samedi 27 septembre. Catherine Blanche, comédienne et Roula Safa, mezzo-soprano avec ses instruments, proposent un spectacle lyrique et poétique sur l'enfance, la transmission par le livre et la disparition de l'être cher.


Programme sur sete.voixvivesmediterranee.com

Contact 04 67 78 29 18

Hassan Massoudy

Le chorégraphe des lettres

Du 5 juillet au 2 novembre

Musée Champollion à Figeac

« Son art d’une profonde et sobre beauté devient comme un chant d’éternité qui ne nous quitte plus » écrivait Andrée Chedid à propos de Hassan Massoudy. Calligraphe irakien qui osera un temps la peinture figurative, Hassan quitte en 1969 son pays natal en pleine tourmente — marasme endémique de cette région du Globe — pour s’installer à Paris. Son art émaillé de vigoureuses ligatures entre Orient et Occident n’hésite pas à combiner les expressions artistiques. Chez lui, calligraphie et chorégraphie font bon ménage.


Musée et exposition 7 €
Gratuit pour les moins de 18 ans

Contact 05 65 50 31 08


Musée Champollion - Les Écritures du Monde

Place Champollion, Figeac

Requiem de Verdi

Jeudi 3 juillet à 21h

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac


À l’origine une messe pour solistes, la Messe da requiem de Giuseppe Verdi, plus communément nommée Requiem de Verdi, reste une valeur sûre du répertoire sacré. Créée le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan, elle vient de fêter ses 150 ans ! L’abbaye de Valmagne n’aura pas à pousser les murs pour accueillir 140 interprètes, l’ensemble vocal et instrumental de Montpellier et la Chorale de Sète. Une distribution correspondant à celle d’un orchestre d’opéra de cent exécutants—similaire à celle de Don Carlos—avec quatre solistes et un chœur pour une durée gouleyante d’une heure trente minutes.

France Dariz soprano, Lise Ravot mezzo soprano, Patrick Garayt ténor, Jiwon Song baryton

Franck Fontcouberte direction musicale


Renseignements et réservations : 04 67 78 47 32

info@valmagne.com

Tarif prévente : 23 € / le jour du concert : 27 €


Abbaye Sainte-Marie de Valmagne

Villeveyrac

Yuka Matsui

Le Saint-Clair prend la mer

Du 3 au 31 juillet

Musée de la Mer à Sète


Le musée de la mer de Sète présente les dernières œuvres de Yuka Matsui issues de la série Les trente-six vues du mont Saint-Clair. Cet ultime volet intitulé Le Saint-Clair prend la mer présente des créations mêlant matériaux contemporains et traditionnels (papier washi de Kyoto, encre de Chine, bois de shôji). L’artiste japonaise a représenté le mont Saint-Clair sous différents aspects, avec un minimalisme réellement zen oscillant entre le noir et le blanc. Parfois s’y ajoutent des contrastes de couleurs profondes. Après une précédente exposition personnelle à Sète, Yuka Matsui sera en résidence d’artiste au Madlab de Marseillan une partie du mois de juillet. Au bord de l'étang de Thau ou au musée de la Mer, elle rencontrera le public lors de signatures de ses sérigraphies et animera en français des ateliers calligraphiques. 


Vernissage : mercredi 3 juillet à 18h

Site de l’artiste : yukakomatsui.com

Entrée libre et gratuite

Ouvert tous les jours sauf mardi 10h-18h


Musée de la Mer

1 rue Jean Vilar, Sète

JR Adventice

Jusqu’au 7 décembre

Carré Sainte-Anne à Montpellier


L’artiste-plasticien JR a trainé ses initiales d’abord dans les graffitis avant de se faire remarquer par ses collages photographiques en noir et blanc et par sa silhouette godardienne seulement noir. Ses installations monumentales à haute valeur symbolique se résument en un mot-valise tendance, le glocal, fusion de global et local. Pour la réouverture du Carré Sainte-Anne après 4 ans de rénovation par deux cents ouvriers spécialisés, un deux-cent-unième a proposé un dernier coup de mains, en y plantant au cœur de la nef un arbre monumental. Sa frondaison, faite d’empreintes de mains des visiteurs qui souhaitent participer, s’annonce luxuriante—10 000 feuilles à ce jour—au fil des mois à venir. Pour cela, deux photocopieuses cracheront vos paluches jusqu’à plus faim. Dans cinq mois, on ne verra normalement presque plus l’arbre sous le feuillage prédit JR.


Ouvert tous les jours sauf le lundi 10h-13h et 14h-18h

Contact : 04 67 60 82 11


Carré Sainte-Anne

2 rue Philippy, Montpellier

Saravá

Fernande
Jusqu’au 29 juillet

Salle Tarbouriech à Sète


Saravá, de son vrai nom Charlotte Régnier, a puisé sa signature d’artiste dans l’imaginaire carnavalesque du Brésil où elle a vécu avant de poser son baluchon en île singulière. À Rio, le mot Saravá exprime l’enthousiasme et l’énergie des cariocas, que l’on retrouve, avec une pointe d’ironie, dans les créations de l’artiste. Peintes sur des feuilles scotchées sans façon sur le mur ou suspendues par des pinces à linge à des fils sillonnant la salle, vous en pincerez pour cet art et sa scénographie débridés. Un hommage à sa manière impudique et polissonne au festival Quand je pense à Fernande, aux concubines et aux amantes, que l’auteur de Vénus callipyge aurait bigrement paraphé.


Entrée libre aux heures d’ouverture du Théâtre de la Mer

Contact 04 99 04 76 00


Théâtre de la Mer – Salle Tarbouriech

Promenade Maréchal Leclerc, Sète

Cézanne au Jas de Bouffan

Jusqu’au 12 octobre

Musée Granet à Aix-en-Provence


Vous l’avez vu dans des dizaines de toiles de Paul Cézanne sans le savoir ou pas : le Jas de Bouffan. Une massive maison de campagne plantée à quelques foulées de mule d’Aix-en-Provence. Le père de l’artiste l’avait achetée en 1859. Le peintre y a vécu et peint pendant 40 ans. Et si elle n’apparait pas dans de nombreuses autres toiles, c’est qu’elles furent peintes depuis cette bâtisse. D’autres fois, elle accueillait des amis pour des portraits, son parc donnant lieu à des vues imaginaires, des bouquets bucoliques de baigneurs nus. L’exposition rassemble 100 peintures, dessins et aquarelles qui témoignent de la relation particulière que l’artiste entretenait avec sa maison familiale et ses environs. Vous pouvez également visiter le Jas de Bouffan récemment rénové et le dernier atelier du peintre, Les Lauves, où il a travaillé de 1901 jusqu’à sa mort en 1906, et voir ce que Cézanne voyait.


Contact 04 42 52 88 32


Musée Granet

Place Saint-Jean de Malte, Aix-en-Provence

Un hommage solennel et convivial organisé par l’Amicale des Pêcheurs Sète-Môle. Du transfert de la statue de Saint-Pierre à la Grande messe en l’église Saint Joseph. Des gerbes dispersées en mer aux gerbes déposées à la croix des Missions. Du tournoi de joutes sur chariots au pavoisement de la flottille de Pêche… Découvrez le programme de la St-Pierre du jeudi 3 au dimanche 6 juillet 2025.

Arles 2025 : Images indociles

Du 7 juillet au 5 octobre

Divers lieux à Arles


Des œuvres qui résistent, interrogent et détrônent les récits dominants. Les Rencontres d’Arles 2025 placent les images indociles au cœur de cette 56e édition. Une édition vibrante et engagée, où l’image s’affirme, plus que jamais, comme un espace de prise de conscience et de réinvention. Letizia Battaglia est célébrée à travers une rétrospective saisissante de ses années de combat contre la mafia. Batia Suter détourne les codes de l’image imprimée, tandis que l’accrochage Yves Saint Laurent et la photographie expose la relation unique qu’entretenait le couturier avec ses photographes. Avec Retratistas do Morro, le fonds de 250 000 négatifs des photographes João Mendes et Afonso Pimenta dévoile le quotidien de la communauté de Serra à Belo Horizonte, la plus grande et ancienne favela brésilienne. Les territoires et leurs mutations revisitent avec US Route 1 le projet inachevé de Berenice Abbott. Anna Fox et Karen Knorr poursuivent cette exploration de la route mythique reliant le Maine à la Floride, révélant les mutations profondes des États-Unis accentuées par les récents bouleversements politiques.


Contact 04 00 06 76 06

rencontres-arles.com

Duplessis (1725-1802)

L’art de peindre la vie

Jusqu’au 28 septembre

L’Inguimbertine à Carpentras (84)


Pour le tricentenaire de sa naissance à Carpentras, la cité nichée au cœur de la Provence offre une rétrospective-hommage dans un lieu d’exception : L’Inguimbertine à l’Hôtel-Dieu. Un des portraitistes les plus remarquables du XVIIIe siècle, Joseph-Siffred Duplessis reste pourtant injustement méconnu, même si une gravure de son portrait de Benjamin Franklin orne les billets de cent dollars américains. Ce portrait était le préféré de celui qui fut l’un des pères fondateurs des États-Unis et qui refusa dès lors de poser pour d’autres artistes. La Révolution française met un terme à sa carrière de peintre. Il revient en 1793 dans sa ville natale où il participe à l'inventaire des objets d’art dans le district de Carpentras. Duplessis est nommé conservateur des galeries du château de Versailles en 1796 où meurt le 1er avril 1802. L’exposition réunit, parmi les 200 tableaux qu’il a peints, une soixantaine d’œuvres provenant de collections prestigieuses du Metropolitan Museum of Art de New York, le Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City, le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa, le Château de Versailles et le Musée du Louvre.


Ouvert tous les jours sauf le lundi 10h-18h

Tarif normal : 12€

Tarif réduit : 8€

Le site de L’Inguimbertine

Billetterie


L’Inguimbertine à l’Hôtel-Dieu

180 place Aristide Briand, Carpentras

Jî Drü 
Vendredi 4 juillet à 20h

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac


La musique de Jî Drü est une invitation au voyage imaginaire. Le son de la flûte du leader du groupe et les voix envoûtantes de celui-ci, de Sandra Nkaké (Voix de l’année et Victoire du jazz 2024), de Mathieu Penot (percussions), Pierre François Blanchard (basse) et de Jî Drü lui-même (flûte) mènent au désir d’une danse transcendantale. Leur prochain album en préparation Poems for dance est composé de mélodies sensibles telle une poésie oscillant entre les musiques traditionnelles et un jazz futuriste. Une soirée magique dans un cadre d’exception.


Always on your mindsur YouTube

Infos et réservations Jazz à Sète

Billetterie 


Abbaye Sainte-Marie de Valmagne

Villeveyrac

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MARS Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 janvier 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE FÉVRIER Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 1 janvier 2025
UNE ANNÉE CULTURELLE EN REVUE À travers les siècles et jusqu’à cette année, le monde des arts offrit à l’humanité les plus beaux chefs-d’œuvres que l’on pouvait imaginer. Et puis en 2024, un dealer en cryptomonnaie s’offrit pour 6,2 millions de dollars, lors d’une vente de Sotheby’s, une… banane sparadrappée. Qu’il mangea. Loin de ces dérèglements esthétiques, sur une île foutrement singulière… EN JANVIER, quelques Figures du même tonneau se massaient au bar du Plateau, comme le fera un nouveau contingent ce 18 janvier 2025 dans cet estaminet du quartier haut. Parmi elles, un philosophe, un pointu, un rappeur, un sauveteur en mer, quelques pêcheurs, des artistes évidemment, des jouteurs, et un violoniste qui vient tout juste de nous gratifier d’un divin Ave Maria pour une messe d’adieu familiale. À propos de disparition… EN FÉVRIER, vous êtes-vous colleté Colette regarde ? Ce fut le titre d’un hommage rendu au musée Paul Valéry à l’écrivaine pour les 70 ans de sa disparition. Les Automn’Halles avaient offert, l’année précédente dans le même écrin, de belles lectures avinées pour les 150 ans de sa naissance. On trinqua à sa passion du vin et ses amuses-bouches épistolaires avec des vignerons. En parlant d’événement aviné… EN MARS, Des milliers de badauds imbibés prenaient en selfie ou à l’abordage la plus belle flotte jamais rassemblée le long de nos canaux et bassins. Les bittes d’amarrage se dandinaient le long des quais pour accueillir Escale à Sète. La mairie s’habillait d’un triptyque mural conçu par la Sehsser . Une façade devenue maritime mettait à l’honneur 3 navires emblématiques du port. Ils s’affichaient sur 3 unes adaptées d’un journal de l’âge d’or du port, Vigie de Cette . Et en point d’orgue de la fête des traditions maritimes, le Belem, qui connut toutes les vies, navire marchand, yacht de luxe anglais, navire école italien… Aujourd’hui porteur de la flamme olympique. Laquelle se ralluma… EN AVRIL. Le flambeau, en provenance de Millau, resta environ quatre heures sur notre territoire avant de mettre le cap sur la Métropole de Montpellier. L’Agglopôle souhaitait que la flamme traverse ses 14 communes mais seules Balaruc-les-Bains et Sète furent retenues par le Comité Olympique. 35 habitants du territoire, escortés par 18 runners, ont eu l’immense privilège de porter la flamme olympique et se relayèrent au cordeau, sur les 7 km de parcours. Parmi eux, deux figures sportives dominantes, Delphine Le Sausse et Simon Caselli. À propos de héros local… EN MAI, alors qu’il peaufinait son programme, le Festival du Livre de Sète accueillait Pierre Assouline à la Chapelle des Pénitents. L’auteur du Nageur (Gallimard) revenait sur une trajectoire des plus emblématiques de l’histoire du sport français. Celle d’Alfred Nakache, champion du monde du 200 m brasse papillon, qui participa aux JO de Berlin en 1936 comme à ceux de Londres en 1948. Alfred Nakache est mort en 1983 dans sa chère Méditerranée. Il est enterré dans le carré juif du cimetière Le Py à Sète. Replongeons dans cette période sanglante avec… EN JUIN, couvant des yeux les côtes normandes, notre pays célébrait les 80 ans de la libération. Sète et le Bassin de Thau devaient lui taper sur l’épaule pour remettre les pendules à l’heure provençale. Lui rappeler que la zone libre ne le fut qu’un temps, et qu’un autre débarquement joua un rôle déterminant. La façade municipale à peine déshabillée allait devoir se coller une série d’affiches sur l’occupation allemande, les destructions du port et la libération. Des dazibaos historiques placardés pour des piétons médusés, horrifiés, rassérénés quand… EN JUILLET, une calligraphe japonaise, Yuka Matsui, se demanda à quoi rêve le mont Saint-Clair . À l’échappée belle ? où elle tapissait les murs de ses papiers washi encrés dans ses fantasmes de Fuji ? Frank Stella venait de rejoindre les étoiles en ayant mis la dernière main à ses recent works exposés à Pouzilhac. Formaliste d'une sévérité calviniste, il insistait sur le fait que ce que vous voyez est ce que vous voyez — une formulation devenue devise officieuse du mouvement minimaliste. Tout le contraire d’une marée réapparue 100 ans plus tard… EN AOÛT, à Paris, les jeux olympiques, ouverts depuis quelques jours sous la pluie, s’escrimaient à rassurer une population sur le qui vive. Les efforts déployés en banlieues étaient récompensés, nos forbans remportaient l’or en breakedance, nouveau déhanchement olympique. Plus au sud, tout en bas, après le bourdonnement olympique, venait le temps du lourd et du proverbial. Place aux JOutes olympiennes et leurs anneaux bleu et rouge. La fête de la Saint-Louis attaquait la lance sous le bras sa 280e édition. Une place du Pouffre survoltée sonnait le branle-bas et sortait de leur moite torpeur les moins attentifs de ses fidèles. Charpenté comme une catalane, ce programme 2024, où l’homérique le disputa à l’insolite, était bâti à grand renfort de défilés, de musiques, d’animations, avec en étrave, 4 jours de joutes dans un Cadre plus Royal que jamais. Quand on parle de retour… EN SEPTEMBRE, revoici La Pointe courte tournée il y a 70 ans ! Un festival à taille humaine si l’on prend pour mètre étalon celle à qui cette kermesse était dédiée. Me revoilà nous fait signe Agnès Varda à travers une sélection de films signés de la cinéaste, artiste visuelle… et photographe avec une exposition de clichés inédits de ses tournages sur l’île singulière. À découvrir dans la traverse des Pêcheurs pendant le festival. Quelques jours plus tard, les Automn’Halles fêtaient leur 15e édition avec un plateau aussi copieux qu’éclectique. Sautant du musée Paul Valéry à la médiathèque, du Réservoir au Miam… Et posant la place (du Pouffre) au centre du village, avec ses éditeurs et auteurs locaux. Avec en écho, les airs de flamenco d’un festival ibérique en place Victor Hugo. Lequel devait goûter l’événement depuis son Panthéon en pensant à sa gitane Esméralda et… EN OCTOBRE, à son fidèle Paul Valéry. Dont les Journées au musée éponyme étaient consacrées à la génération surréaliste. Ai-je été assez dada ! s’exclamait le poète, moins classique, plus transgressif qu’il n’y paraît. Ce fut l’objet d’une conférence parmi d’autres, sur celui qui fascina le jeune André Breton, âgé de 18 ans quand il le rencontra. Son “Rimbaud” avait tourné le dos à la muse poétique depuis plus de vingt ans avant de le trahir pour une Jeune Parque… À un jet de muse de là, un hommage à Joseph-Pascal Repetto, Maître Charpentier de Marine était justement rendu au musée de la Mer. La création de maquettes de bateaux était son autre passion. Il présenta trois maquettes au difficile concours des Meilleurs Ouvriers de France et fait inouï, il obtint trois fois les prestigieux titres en 1936, 1939 et 1949 ! Une période commémorée… EN NOVEMBRE, pour les 80 ans de la Libération de Sète et du Bassin de Thau, vous avez eu les photographies de notre Chemin de Mémoire en 16 étapes , le long des quais de Sète. Pour le XIXe Samedi de l’Histoire, ce fut une conférence animée par la Sehsser le 16, et une exposition, jusqu’au 1er décembre, d’une collection de clichés historiques sous l’occupation allemande. Un événement dans les entrailles du fort Saint-Pierre devenu théâtre de la Mer quand la poudre cessa de parler et qu’il fut restauré. Plus précisément dans la salle Tarbouriech, nommée en hommage au jeune résistant sétois Maurice Tarbouriech, mort en déportation avec ses camarades du groupe-Franc Combat. Pour parachever cette année mémorielle, un ouvrage est édité par la Sehsser : 1942-1944 De l’Occupation à la Libération de Sète et du Bassin de Thau . Un livre qui en précède un autre, édité également par Audasud… EN DÉCEMBRE paraissait le Grand Livre des Joutes de 1900 à 1951, les palmarès de la Saint-Louis et des tournois régionaux . Un portfolio commémoratif de la 280e édition de la Saint-Louis. Un écrin noir aux silhouettes de jouteurs vernies fabriqué en édition limitée. En 1960, peu après la mort du grand jouteur Vincent Cianni, Clémenceau Terme, appariteur-chef de la mairie de Sète, offrait à Nicolas Cianni, son fils, ses sublimes registres personnels. Ils furent légués plus tard à Jean-Louis Cianni, petit-fils de l’homme aux 100 victoires. Ces annales des joutes de 1900 à 1951 étaient consignées avec une dévotion et une graphie magistrales que n’aurait pas renié le réappariteur des Faits divers à Cette , Christian Lagarde, édités par L’An Demain sous l’égide de la Sehsser . Ni le marathonien des croquis de sa ville, Topolino, coincé en pleine séance de dédicaces illustrées pour la sortie, chez l’éditeur du conte Ceci n’est pas une pipe , un livre écrit par Alice Lugand, prête-plume d’un goéland fureteur. Il est clair que cette année devait se terminer. Nous attendions avec impatience le réveillon du Nouvel An – lorsque, selon une tradition bien-aimée, un million de fêtards se tamponnent sur les Champs-Élysées pour dire au revoir à 2024 et accueillir 2025. Nous aimons penser que ce soir-là, alors que s'égrenaient les secondes et que s’illuminait l’Arc de Triomphe, celles et ceux qui le regarderont seront tous unis, ne serait-ce que pour un instant, par un espoir commun, que 2025 soit une meilleure année. Comment pourrait-il en être autrement ? Essayez donc de ne pas y penser… en écoutant des vœux présidencieux prononcés depuis l’ambassade de France à Paris.
par Jean-Renaud Cuaz 29 décembre 2024
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JANVIER Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 12 décembre 2024
MAESTROS DE LA LANCE Les joutes cettoises ont accompagné l’évolution de la ville-port depuis 1666 , pour devenir la bravade sétoise que nous célébrons avec une immuable ferveur. Du grandiose fait d’armes d’Aubenque le Terrible arrêtant net la barque lancée par ses rameurs contre le premier-né en bois de nos ponts, aux neuf triomphes de Vincent Cianni, l’homme aux cent victoires , tutoyant d’une passe le palmarès de l’intombable Louis Vaillé, des fêtes de quartiers et de sociétés de joutes à l’ultime trophée aoûtien, les joutes de la Saint-Louis sont élevées ici au statut de cathédrale nautique récurrente, reléguant notre décanale au rang d’édicule. Certes, avant de poser l’ancre à Sète, les joutes ont pavoisé sur le pourtour languedocien. Aigues-Mortes, Agde et Frontignan l’ont précédée… parce qu’il fallut attendre bêtement que le chevalier de Clerville et Pierre-Paul Riquet construisent un débouché méditerranéen à leur canal du Midi. Mariés, tenez-vous bien, voici la jeunesse qui arrive ! Cette joviale mise en garde accompagnait l’air joué au moment de la charge des jouteurs arc-boutés sur leur tintaine. Une rivalité fondée sur l’état civil et la couleur des deux barques, bleu pour les célibataires, rouge pour les mariés. Avant que les tournois ne s’ouvrent aux demoiselles et aux dames, on compensa ce sectarisme par des prénoms féminins donnés aux barques : Mathilde, Véronique, Fanny, Blanche… Question d’équilibre, là aussi. Il fallut attendre le 30 août 1891 pour voir ce privilège jeté à l’eau par deux Cettoises, les soeurs Élise et Anna Sellier. Et le 18 août 2022 , pour voir naître le premier tournoi féminin de la Saint-Louis, après deux années de réflexion sans joutes, dues à une pandémie dévastatrice, mais somme toute salutaire. Cette année, le lundi de la Saint-Louis a vécu la 280e édition du plus ancien trophée, distançant celui de l’America’s Cup de quelques bordées. La Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région), après l'édition de son Portfolio commémoratif des 350 ans de notre cité, a le plaisir de collaborer avec Jean-Louis Cianni pour son Grand Livre des Joutes et de lui apporter un soutien logistique. Au nom de la Sehsser , en tant qu'éditeur, je ne peux que souhaiter à cet ouvrage ainsi qu’aux prochains Maestros et Maestras de la Lance, selon l’expression, de « faire beau ». Ce sera leur plus belle récompense. Le Grand Livre des Joutes Un portfolio commémoratif édité avec l’appui de la Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région) à partir des registres de Clémenceau Terme, appariteur à la mairie remis au père de l’écrivain Jean-Louis Cianni. Un livret et 18 feuillets retracent l’histoire des joutes de la Saint-Louis et des tournois régionaux. Auteurs : Jean-Louis Cianni & Jean-Renaud Cuaz 30 € | ISBN : 9-782487-131217 Format portfolio : 21,7 x 30 cm Format livret : 21 x 299,7 cm | 68 pages 16 feuillets A4 et 2 feuillets 3-volets 3xA4 En librairie, points de presse et sur audasud.fr
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