LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

VOIX VIVES

LA POÉSIE CHEMIN DE PAIX

Du 18 au 26 juillet

Lieux de quiétude à Sète


Pas moins de 70 voix vives du pourtour méditerranéen convergeront vers la palmeraie du Château d’eau et son archipel d’oasis à travers la ville. Voix consacrées, voix émergentes, elles crient toutes l’espoir de paix, la sérénité et les utopies… Installée à l’entrée du village du Festival, la Place du Livre réunit revues de poésie, libraires et éditeurs dont L’An Demain et sa nouvelle collection L’An Demain poésie. De nombreuses animations sont programmées quotidiennement sur le marché : lectures, rencontres, débats, dédicaces…


Ne manquez pas jeudi 24 juillet Autour de la poésie d’Hubert HaddadCatherine Blanche, comédienne et Roula Safa, mezzo-soprano avec ses instruments, proposent un spectacle lyrique et poétique sur l'enfance, la transmission par le livre et la disparition de l'être cher, autour de la poésie d’Hubert Haddad. Un poète et romancier ébouriffant que le festival des Automn’Halles accueillera samedi 27 septembre.


Programme sur sete.voixvivesmediterranee.com

Contact 04 67 78 29 18

Hassan Massoudy

Le chorégraphe des lettres

Du 5 juillet au 2 novembre

Musée Champollion à Figeac

« Son art d’une profonde et sobre beauté devient comme un chant d’éternité qui ne nous quitte plus » écrivait Andrée Chedid à propos de Hassan Massoudy. Calligraphe irakien qui osera un temps la peinture figurative, Hassan quitte en 1969 son pays natal en pleine tourmente — marasme endémique de cette région du Globe — pour s’installer à Paris. Son art émaillé de vigoureuses ligatures entre Orient et Occident n’hésite pas à combiner les expressions artistiques. Chez lui, calligraphie et chorégraphie font bon ménage.


Musée et exposition 7 €
Gratuit pour les moins de 18 ans

Contact 05 65 50 31 08


Musée Champollion - Les Écritures du Monde

Place Champollion, Figeac

Requiem de Verdi

Jeudi 3 juillet à 21h

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac


À l’origine une messe pour solistes, la Messe da requiem de Giuseppe Verdi, plus communément nommée Requiem de Verdi, reste une valeur sûre du répertoire sacré. Créée le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan, elle vient de fêter ses 150 ans ! L’abbaye de Valmagne n’aura pas à pousser les murs pour accueillir 140 interprètes, l’ensemble vocal et instrumental de Montpellier et la Chorale de Sète. Une distribution correspondant à celle d’un orchestre d’opéra de cent exécutants—similaire à celle de Don Carlos—avec quatre solistes et un chœur pour une durée gouleyante d’une heure trente minutes.

France Dariz soprano, Lise Ravot mezzo soprano, Patrick Garayt ténor, Jiwon Song baryton

Franck Fontcouberte direction musicale


Renseignements et réservations : 04 67 78 47 32

info@valmagne.com

Tarif prévente : 23 € / le jour du concert : 27 €


Abbaye Sainte-Marie de Valmagne

Villeveyrac

Yuka Matsui

Le Saint-Clair prend la mer

Du 3 au 31 juillet

Musée de la Mer à Sète


Le musée de la mer de Sète présente les dernières œuvres de Yuka Matsui issues de la série Les trente-six vues du mont Saint-Clair. Cet ultime volet intitulé Le Saint-Clair prend la mer présente des créations mêlant matériaux contemporains et traditionnels (papier washi de Kyoto, encre de Chine, bois de shôji). L’artiste japonaise a représenté le mont Saint-Clair sous différents aspects, avec un minimalisme réellement zen oscillant entre le noir et le blanc. Parfois s’y ajoutent des contrastes de couleurs profondes. Après une précédente exposition personnelle à Sète, Yuka Matsui sera en résidence d’artiste au Madlab de Marseillan une partie du mois de juillet. Au bord de l'étang de Thau ou au musée de la Mer, elle rencontrera le public lors de signatures de ses sérigraphies et animera en français des ateliers calligraphiques. 


Vernissage : jeudi 3 juillet à 18h

Site de l’artiste : yukakomatsui.com

Entrée libre et gratuite

Ouvert tous les jours sauf mardi 10h-18h


Musée de la Mer

1 rue Jean Vilar, Sète

JR Adventice

Jusqu’au 7 décembre

Carré Sainte-Anne à Montpellier


L’artiste-plasticien JR a trainé ses initiales d’abord dans les graffitis avant de se faire remarquer par ses collages photographiques en noir et blanc et par sa silhouette godardienne seulement noir. Ses installations monumentales à haute valeur symbolique se résument en un mot-valise tendance, le glocal, fusion de global et local. Pour la réouverture du Carré Sainte-Anne après 4 ans de rénovation par deux cents ouvriers spécialisés, un deux-cent-unième a proposé un dernier coup de mains, en y plantant au cœur de la nef un arbre monumental. Sa frondaison, faite d’empreintes de mains des visiteurs qui souhaitent participer, s’annonce luxuriante—10 000 feuilles à ce jour—au fil des mois à venir. Pour cela, deux photocopieuses cracheront vos paluches jusqu’à plus faim. Dans cinq mois, on ne verra normalement presque plus l’arbre sous le feuillage prédit JR.


Ouvert tous les jours sauf le lundi 10h-13h et 14h-18h

Contact : 04 67 60 82 11


Carré Sainte-Anne

2 rue Philippy, Montpellier

Saravá

Fernande
Jusqu’au 29 juillet

Salle Tarbouriech à Sète


Saravá, de son vrai nom Charlotte Régnier, a puisé sa signature d’artiste dans l’imaginaire carnavalesque du Brésil où elle a vécu avant de poser son baluchon en île singulière. À Rio, le mot Saravá exprime l’enthousiasme et l’énergie des cariocas, que l’on retrouve, avec une pointe d’ironie, dans les créations de l’artiste. Peintes sur des feuilles scotchées sans façon sur le mur ou suspendues par des pinces à linge à des fils sillonnant la salle, vous en pincerez pour cet art et sa scénographie débridés. Un hommage à sa manière impudique et polissonne au festival Quand je pense à Fernande, aux concubines et aux amantes, que l’auteur de Vénus callipyge aurait bigrement paraphé.


Entrée libre aux heures d’ouverture du Théâtre de la Mer

Contact 04 99 04 76 00


Théâtre de la Mer – Salle Tarbouriech

Promenade Maréchal Leclerc, Sète

Cézanne au Jas de Bouffan

Jusqu’au 12 octobre

Musée Granet à Aix-en-Provence


Vous l’avez vu dans des dizaines de toiles de Paul Cézanne sans le savoir ou pas : le Jas de Bouffan. Une massive maison de campagne plantée à quelques foulées de mule d’Aix-en-Provence. Le père de l’artiste l’avait achetée en 1859. Le peintre y a vécu et peint pendant 40 ans. Et si elle n’apparait pas dans de nombreuses autres toiles, c’est qu’elles furent peintes depuis cette bâtisse. D’autres fois, elle accueillait des amis pour des portraits, son parc donnant lieu à des vues imaginaires, des bouquets bucoliques de baigneurs nus. L’exposition rassemble 100 peintures, dessins et aquarelles qui témoignent de la relation particulière que l’artiste entretenait avec sa maison familiale et ses environs. Vous pouvez également visiter le Jas de Bouffan récemment rénové et le dernier atelier du peintre, Les Lauves, où il a travaillé de 1901 jusqu’à sa mort en 1906, et voir ce que Cézanne voyait.


Contact 04 42 52 88 32


Musée Granet

Place Saint-Jean de Malte, Aix-en-Provence

Un hommage solennel et convivial organisé par l’Amicale des Pêcheurs Sète-Môle. Du transfert de la statue de Saint-Pierre à la Grande messe en l’église Saint-Joseph. Des gerbes dispersées en mer aux gerbes déposées à la croix des Missions. Du tournoi de joutes sur chariots au pavoisement de la flottille de Pêche… Découvrez le programme de la St-Pierre du jeudi 3 au dimanche 6 juillet 2025.

Arles 2025 : Images indociles

Du 7 juillet au 5 octobre

Divers lieux à Arles


Des œuvres qui résistent, interrogent et détrônent les récits dominants. Les Rencontres d’Arles 2025 placent les images indociles au cœur de cette 56e édition. Une édition vibrante et engagée, où l’image s’affirme, plus que jamais, comme un espace de prise de conscience et de réinvention. Letizia Battaglia est célébrée à travers une rétrospective saisissante de ses années de combat contre la mafia. Batia Suter détourne les codes de l’image imprimée, tandis que l’accrochage Yves Saint Laurent et la photographie expose la relation unique qu’entretenait le couturier avec ses photographes. Avec Retratistas do Morro, le fonds de 250 000 négatifs des photographes João Mendes et Afonso Pimenta dévoile le quotidien de la communauté de Serra à Belo Horizonte, la plus grande et ancienne favela brésilienne. Les territoires et leurs mutations revisitent avec US Route 1 le projet inachevé de Berenice Abbott. Anna Fox et Karen Knorr poursuivent cette exploration de la route mythique reliant le Maine à la Floride, révélant les mutations profondes des États-Unis accentuées par les récents bouleversements politiques.


Contact 04 00 06 76 06

rencontres-arles.com

Duplessis (1725-1802)

L’art de peindre la vie

Jusqu’au 28 septembre

L’Inguimbertine à Carpentras (84)


Pour le tricentenaire de sa naissance à Carpentras, la cité nichée au cœur de la Provence offre une rétrospective-hommage dans un lieu d’exception : L’Inguimbertine à l’Hôtel-Dieu. Un des portraitistes les plus remarquables du XVIIIe siècle, Joseph-Siffred Duplessis reste pourtant injustement méconnu, même si une gravure de son portrait de Benjamin Franklin orne les billets de cent dollars américains. Ce portrait était le préféré de celui qui fut l’un des pères fondateurs des États-Unis et qui refusa dès lors de poser pour d’autres artistes. La Révolution française met un terme à sa carrière de peintre. Il revient en 1793 dans sa ville natale où il participe à l'inventaire des objets d’art dans le district de Carpentras. Duplessis est nommé conservateur des galeries du château de Versailles en 1796 où meurt le 1er avril 1802. L’exposition réunit, parmi les 200 tableaux qu’il a peints, une soixantaine d’œuvres provenant de collections prestigieuses du Metropolitan Museum of Art de New York, le Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City, le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa, le Château de Versailles et le Musée du Louvre.


Ouvert tous les jours sauf le lundi 10h-18h

Tarif normal : 12€

Tarif réduit : 8€

Le site de L’Inguimbertine

Billetterie


L’Inguimbertine à l’Hôtel-Dieu

180 place Aristide Briand, Carpentras

Jî Drü 
Vendredi 4 juillet à 20h

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac


La musique de Jî Drü est une invitation au voyage imaginaire. Le son de la flûte du leader du groupe et les voix envoûtantes de celui-ci, de Sandra Nkaké (Voix de l’année et Victoire du jazz 2024), de Mathieu Penot (percussions), Pierre François Blanchard (basse) et de Jî Drü lui-même (flûte) mènent au désir d’une danse transcendantale. Leur prochain album en préparation Poems for dance est composé de mélodies sensibles telle une poésie oscillant entre les musiques traditionnelles et un jazz futuriste. Une soirée magique dans un cadre d’exception.


Always on your mind sur YouTube

Infos et réservations Jazz à Sète

Billetterie 


Abbaye Sainte-Marie de Valmagne

Villeveyrac

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 29 mai 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUIN Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AVRIL Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MARS Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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