LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE MAI
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

SUPERBEMARCHÉ

Papiers d’agrumes & co.

Jusqu’au 8 mars 2026

MIAM à Sète


Déambulez comme au marché entre des papiers d’agrumes alléchants… Miam ! Une imagerie familière qui passe inaperçue quand nous fourrons dans le cabas un de ces imprimés avec son contenu. Quand c’est le MIAM qui les rassemble par palettes entières, la magie opère, et l’on découvre leur foisonnement créatif. Un kaléidoscope typo-graphique des plus aguicheurs. Il faut bien vendre et rendre appétissant. Un art modeste, fait de lettrages, d’imagerie populaire et cosmopolite, qui emballe vos agrumes une fois pesés pour finir à la poubelle. Ou qui emballe au point de leur offrir une seconde vie.


Ouvert tous les jours (sauf le lundi) 9h30-12h et 14h-18h


Télécharger le dossier de presse
Télécharger l’Hymne du MIAM


Contact : miam@ville-sete.fr

04 99 04 76 44

Pour les demandes de visites guidées : carnac@ville-sete.fr


MIAM - Musée international des Arts Modestes

23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny, Sète

Monet s’invite à Lunel

Jusqu’au 12 juillet

Musée Médard à Lunel


Les iris ont leur paradis sur terre meuble à Giverny. Et une parcelle au musée Médard depuis que l’institution a ouvert ses portes à l’initiative 100 œuvres qui racontent le climat du musée d’Orsay, soutenue par le ministère de la Culture. Avec Le jardin de l’artiste à Giverny (photo), Claude Monet capture la luxuriance florale de son havre normand. Ce chef-d’œuvre, exceptionnellement prêté par Orsay, s’invite à Lunel, ouvrant aux visiteurs une fenêtre sur la source d’inspiration du maître de l’impressionnisme, véritable laboratoire vivant où il observe les interactions entre les plantes, la lumière et les saisons. En écho à la présentation de ce tableau, le musée Médard propose l’exposition Le langage des fleurs, un parcours illustrant la richesse, la diversité des espèces végétales à travers les livres anciens, gravures, reliures et fers à dorer, en provenance de la bibliothèque d’Étude et du Patrimoine de Toulouse, de l’Université Lyon 1, de la bibliothèque du Carré d’Art à Nîmes et du fonds Hugo pour l’herbier de Jean Hugo.


Entrée libre

Ouvert du mercredi au vendredi 14h-18h

Samedi 10h-12h30 et 14h-18h

Information : museemedard.fr


Musée Médard

71 place Marthyrs de la Résistance, Lunel

Le dessus des cartes par Clara Castagné

Un hommage à Paul Vidal de la Blache

Du 7 mai au 14 juillet

Hôtel de Flottes de Sébasan à Pézenas


Elles côtoyaient les tableaux noirs derrière l’estrade de nos maîtres et maîtresses d’école. De gigantesques cartes murales illustrant la géographie de nos régions et au-delà. Ces représentations pédagogiques sortaient de l’imagination d’un cartographe né à Pézenas : Paul Vidal de La Blache (1845-1918). La géographie vidalienne allait s’imposer à l’aube du XXe siècle, découpant les régions sur la base d’éléments naturels mais correspondant à des réalités humaines, historiques et sociales. À l’occasion des 180 ans de sa naissance, un hommage lui est rendu par l’artiste plasticienne Clara Castagné, connue pour son travail graphique sur les cartes géographiques et les atlas, leur redonnant vie en les métamorphosant, tissant un lien entre géographie et art pictural.

Pour compléter l’hommage à Paul Vidal de La Blache, une conférence est organisée par les Amis de Pézenas sur le célèbre géographe le jeudi 15 mai au Théâtre de Pézenas.


Entrée libre

Du mardi au dimanche (sauf dimanche 1er juin) : 10h30-12h30 et 15h-19h

L’artiste est présente les dimanches (sauf dimanche 1er juin) et les jours fériés

Vernissage de l’exposition jeudi 15 mai à 18h


Hôtel de Flottes de Sébasan

11 place Gambetta, Pézenas


Théâtre de Pézenas

7 bis rue Henri Reboul, Pézenas

En bateau avec Brassens (1/2)

Chronique des jours heureux par Rémi Sautet

Jeudi 15 mai à 18h

À bord de l’Amadeus à Sète


Cap sur… Gibraltar ! Georges Brassens avait surnommé ainsi son copain du STO, devenu secrétaire, comptable et homme de confiance, pour son aptitude à le protéger, tel un roc, des assauts médiatiques. Pierre Onteniente a confié à Rémi Sautet les images et tournages de Brassens lui-même, révélant les premières années parisiennes du poète, jusqu’aux jours heureux, lorsqu’il retrouvait ses amis et son bateau à Sète. Des documents inédits… Écoutez Jeanne ponctuer sa chanson par un Vive la Bretagne ! des plus téméraires. 

Table ronde animée suivie d’un apéritif-dégustation de produits de la mer.

Le second volet de En bateau avec Brassens est programmé le jeudi suivant, le 22 mai à 18h : Chronique de l’immortalité.

En partenariat avec Azaïs-Polito et Audasud


Accès : 10€ par personne

Réservation conseillée 06 41 01 44 31

b.causse@voilier-amadeus.com

Sur helloasso


L’Amadeus est amarré au quai de la République à Sète

(entre les ponts de Tivoli et de la Victoire)

La dynastie des Roux

Témoins d’une épopée maritime et commerciale

Du 1er mai au 26 octobre

Ancien Évêché d’Uzès


Uzès, premier Duché de France, ville classée site patrimonial remarquable depuis 1965 et labellisée ville d’Art et d’Histoire depuis 2008, accueille une nouvelle exposition dans l’un des plus beaux édifices de la ville, le Palais Épiscopal, appelé aussi Ancien Évêché. Dans ce prestigieux écrin, plus de 110 œuvres sont exposées, dont 75 aquarelles de la famille Roux. une dynastie d’artistes qui tenaient boutique au port de Marseille, et qui ont fait le bonheur d’officiers de marine, capitaines de navires, armateurs de toutes nationalités pendant près de 100 ans. L’enseigne, établie au milieu du XVIIIe siècle par Joseph Roux, commercialisait des cartes maritimes, compas et boussoles, pavillons aux couleurs bigarrées. Premiers portraitistes de la marine, les Roux vont se démarquer de leurs pairs par leur extraordinaire précision technique. Ces toiles d’exception sont accompagnées de nombreux objets de la marine et de splendides maquettes de bateaux, dont une prêtée par le musée national de la Marine de Paris.


Ouvert tous les jours 10h-18h
Plein tarif : 10€

Tarif réduit : 8€

Durant toute la durée de l’exposition, Marc Stammegna, commissaire de l’exposition, proposera des visites guidées

Contact 04 66 22 68 88


Palais de l’Ancien Évêché

Place de l’Évêché, Uzès

André Cervera

Horizons mouvants
Jusqu’au 3 juillet

La Mouche à Béziers


Pour croiser sous nos tropiques des animaux-totems, des troncs bicéphales et autres figurations débridées, ce n’est pas dans une rue blafarde qu’il faut vous rendre, encore que, mais dans les galeries où ils sont mignotés. À Béziers, La Mouche accueille avec André Cervera un des fidèles représentants de ce courant d’art. À travers une rétrospective de ses réalisations les plus significatives, plusieurs séries inédites sont proposées. L’une est issue d’un voyage au Maroc. L’artiste y a découvert un climat et un univers qu’il affectionne, mythes, rituels, cérémonies. Une autre, plus dépouillée, se décline sur Vélin d’Arches où s’insèrent ses créatures ectoplasmiques. Comme dans un théâtre persan ou sortis de fables millénaires—l’empreinte d’un récent voyage à Casablanca—l’artiste donne vie sur le papier à des silhouettes qui nous font comprendre le titre choisi Horizons mouvants.


Entrée libre

Du mardi au samedi 10h-13h et 15h-19h

Contact 04 67 30 63 52

contact@lamouche-art.com


La Mouche lieu d’art contemporain

Domaine de Pradines le Bas

Route de Corneilhan, Béziers

Les Marteaux de Gellone

Fabrique de musiques médiévales #8

Du 23 mai au 1er juin

Saint-Guilhem-le-Desert


Haut lieu de la spiritualité médiévale, la cité classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO accueille régulièrement Les Marteaux de Gellone pour leur festival. Un programme riche et festoyant. Jugez-en vous-même : 5 concerts ouvrant sur des visions novatrices des musiques médiévales, 2 créations étudiantes, un colloque sur les flûtes, un atelier d'archet-lutherie, un salon d'archéo-lutherie. Et en clôture, une soirée de gala pour fêter les 10 ans du Centre International de Musiques Médiévales (CIMM).


Soirée exceptionnelle : accès libre dans la limite des places disponibles

Concerts :

Tarif normal : 20 €

Tarif réduit (adhérents, donateurs) : 12 €
Tarif étudiants, jeunes (15-27 ans) : 5 €

Créations étudiantes : accès libre dans la limite des places disponibles

Atelier d’archéo-lutherie : voir ici

Colloque : accès libre dans la limite des places disponibles

Salon : accès libre


Billetterie en ligne

Sur place, 1 heure avant chaque concert


Saint-Guilhem-le-Désert

Êtes-vous triste ?

Sophie Calle

Jusqu’au 21 septembre

MRAC à Sérignan


Sophie Calle farfouille dans les vies humaines depuis la fin des années 70. Pour en extirper des tombereaux d’émotions, des plus fortes aux plus platement ordinaires. Un matériau comme un autre au cœur de sa production artistique. Depuis un demi siècle, la voilà tour à tour artiste conceptuelle, photographe, vidéaste, détective, qui transforme tout ce qui bouge de son vécu et son intimité en œuvres d’art. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, accompagnées d’images, livrent dans un work in progress les fragments d’une vie. Une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration sous la forme d’installations, de photographies, de vidéos et de récits dans lesquels ne manquent pas de puiser, à leur tour, les plus grands musées du monde.


Ouvert du mardi au vendredi 10-18h

et le week-end 13-18h.

Tarif normal : 5 €

Tarif réduit : 3 €

Gratuité pour tous le premier dimanche de chaque mois

Télécharger le dossier de presse

Contact 04 67 17 88 95


Musée régional d’art contemporain

Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

146 avenue de la plage, Sérignan

Nuit européenne des musées

Samedi 17 mai

Musée Paul Valéry à Sète


Découvrez la Nuit européenne des musées, leurs entrées sont libres.


De 18h à 23h : Paul Valéry au crépuscule 1939-1945

Commémorant les 80 ans de sa mort, le musée revient sur les dernières années de Paul Valéry, assombries par la tragédie de la guerre. Une partie de la salle consacrée au poète sera revisitée dans une nouvelle muséographie. Une occasion de (re)découvrir à travers les archives et les documents du fonds du musée Paul Valéry le portrait d’un homme sensible, l’amoureux éperdu, le père de famille inquiet et l’artiste derrière le personnage officiel.


De 20h à 21h : Chefs-d’œuvre en lumière

Venez découvrir en visite guidée les collections du musée autour d’une sélection d’œuvres emblématiques. Essentiellement composées d’œuvres du XVIIe siècle à nos jours, les collections comportent un ensemble classique, académique, moderne et contemporaine. 


De 21h30 à 22h30 : Laissez parler les petits papiers ! 

Dans une atmosphère de petite guinguette, les comédiens évoluent et improvisent autour d’une carriole, seul élément de décor et source de lumière et de son. Le public mène la barque avant le début du spectacle en notant sur des petits papiers les thématiques à partir desquelles les comédiens devront improviser. Spectacle d’improvisation par la Cie Moustache avec les comédiens Marine Monteiro et Philippe Hassler.

Dans la limite des places disponibles.


Musée Paul Valéry

148 rue François Desnoyer, Sète

Festival Contes de la Grande Bleue
Vendredi 9 et samedi 10 mai

Cœur de ville à Agde


Embarquez pour un voyage à travers les contes. Laissez-vous porter au gré des mots et des histoires, faites escale de spectacle en spectacle, évadez-vous sous une tente magique et découvrez des ateliers créatifs, des jeux de plein-air et plein d’autres surprises. Vous découvrirez la fabuleuse histoire du Rei de las agraulas ou Roi des corbeaux, un spectacle bilingue français-occitan entre ombre et lumière. Pas très loin, un Conte dans les roseaux vous enchantera au milieu des grandes herbes... Une escale plus au Nord, sur les terres danoises d’Hans Christian Andersen, vous surprendra avec une Poucette inattendue, dessin sur sable évoluant en musique au gré de ses aventures. Bien d’autres escales sont prévues durant ces deux jours, entre terre et mer, mais toujours sous le signe de la découverte et du partage. 

 

Spectacles et ateliers sur réservation, places limitées


Médiathèque Agathoise

Place du Jeu de Ballon

Contact 04 67 94 67 00

www.mediatheque-agde.fr

Réservation ateliers


Théâtre Agathois

25 rue de la République

Contact 04 67 94 67 80

www.theatreagathois.fr

Billetterie en ligne

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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Ce bulletin culturel est publié par Audasud

8 avenue Victor Hugo, 34200 Sète

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par Jean-Renaud Cuaz 29 novembre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE DÉCEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 13 novembre 2025
De l’obscurité des music-halls à l’obscurantisme des mollah, des Parapluies de Cherbourg aux machettes de boucher, des Tontons flingueurs aux massacreurs du Bataclan… il n’aura fallu qu’une soixantaine d’années. Les justaucorps jacquard et chapeaux melon ont fait place aux amples cafetans et coiffures d’imam qui peinent à cacher le sang d’un islamofrérisme rampant et son faux frère, l’islamo-gauchisme. Il y a quatre-vingts ans, la guerre, lassée de tant de vacarme, s’en est allée finir ailleurs. Les ondes radiophoniques, jusque-là traumatisées par les sirènes, reprennent du service : elles décident de diffuser autre chose que des alertes. Le 26 mai 1945 , on cherche un quatuor vocal pour mettre un peu de facétie. Quatre jeunes gens se présentent, aussi dégingandés qu’enthousiastes. On leur demande leur nom : ils n’en ont pas. — Appelez-nous les Frères Quelque Chose , proposent-ils avec modestie. Un technicien, homme d’un grand sens du hasard, s’écrie Les Frères Jacques ! Et l’affaire est faite, aussi vite qu’un jeu de mots en goguette. Le nom fleure bon la chanson enfantine et la plaisanterie potache, parfait pour faire les pitres avec gravité. Ils chantent, gesticulent, font le Jacques avec l’élégance d’un sémaphore en délire. Un soir, entre deux refrains et trois nœuds papillon, ils croisent Francis Blanche, qui leur écrit des textes où l’intelligence fait des claquettes. Leur premier répertoire ? Un buffet à volonté : folklore, negro spirituals, chants religieux, le tout saupoudré de synchronisation labiale approximative. En 1948 sort leur premier 78 tours, à une époque où la musique tournait plus lentement et durait plus longtemps. Le succès vient, trébuchant mais poli, et c’est Jacques Canetti qui, tel un bon génie en complet sombre, les propulse dans la lumière des projecteurs. Les voilà chantant sur des ondes enfin réconciliées avec l’humanité. Le 3 janvier 1982, un drame national — que dis-je, cosmique — s’est joué au Théâtre de l’Ouest parisien : les Frères Jacques ont décidé d’arrêter de chanter. Les âmes sensibles ont aussitôt crié au scandale, les autres ont continué à mâcher leur cacahuète, car c’était un dimanche. À la fin du spectacle, quatre chapeaux comiques ont salué le public avant de disparaître dans les coulisses. On raconte qu’ils se sont séparés pour vaquer à leurs occupations. J’en ai interrogé un : il comptait élever des silences en batterie. Un autre envisageait d’ouvrir un magasin de chaussettes pour mains, parce que les gants, c’est surfait . Pendant ce temps, leur pianiste Pierre Philippe, brave homme à doigts multiples, a décidé en 1995 de donner son dernier concert... à Saint-Bouize. Lieu prédestiné, car Saint-Bouize, comme son nom l’indique, est la capitale mondiale du soupir discret. En 1996, au Casino de Paris, on leur rend hommage. Cinq-mille spectateurs émus, pas une seule caméra. C’est dire si la télévision sait se tenir. Elle préfère filmer des débats sur la cuisson du flan plutôt que la gloire des artistes. Les années filent ensuite comme des croches sans mesure. Jean-Denis Malclès, tailleur en habits d’humour, quitte ce monde en 2002. François Soubeyran le suit de près, sans doute pour vérifier les coutures de ses ailes. Puis les frères Bellec s’en vont, l’un après l’autre, avec une ponctualité presque suisse. Paul Tourenne, fidèle jusqu’à la dernière note, s’éclipse en 2016 à Montréal — preuve que même les Jacques ont besoin d’un peu d’exil pour mourir tranquilles. Enfin, Hubert Degex, le dernier pianiste, rend les touches en 2021, à 92 ans, après avoir sans doute trouvé une partition d’éternité en ré majeur.
 La Bibliothèque historique de la Ville de Paris conserve leurs chapeaux, leurs partitions et même leurs coupures de presse — tout ce qu’il faut pour organiser un sabbat érudit. Il ne manque que le son de leurs voix et le rire suspendu entre deux couplets. Leur répertoire, quant à lui, relève de la haute voltige intellectuelle : ils ont tout chanté, du général Castagnetas à la confiture , du Complexe de la truite (de Schubert) au derrière du peuple (voir La Digue du cul , œuvre d’intérêt public). Ils ont prouvé qu’on pouvait philosopher en collant des grimaces sur des vers de Prévert, et pleurer d’émotion tout en chantant des sottises. Ainsi s’achève cette chronique du souvenir. Les Frères Jacques ? Des poètes de velours à la boutonnière, des funambules du calembour, des anges qui savaient rimer avec dingue . Et s’ils nous entendent — là-haut, dans la stratosphère mélodique — qu’ils sachent une chose : le monde est bien triste depuis qu’il ne fait plus le Jacques.
par Jean-Renaud Cuaz 25 octobre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE NOVEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 30 septembre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’OCTOBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 24 septembre 2025
Fin septembre, les Automn’Halles lanceront leur 16e édition. Seize années qu’un pari un peu fou a pris vie : celui de faire vibrer une île singulière au rythme des mots, de la lecture, de la musique et de la peinture. Depuis quatre ans, la reconnaissance officielle du Centre National du Livre est venue confirmer ce que les Sétois savaient déjà : que ce festival a gagné sa place dans le paysage littéraire national. Des partenaires fidèles — le réseau des Médiathèques de l’Agglo, le musée Paul Valéry, les librairies, le Plateau, l’Amadeus et désormais la Maison Régionale de la Mer — apportent leurs sites, leurs énergies. Grâce à eux, la littérature s’installe partout, elle respire dans chaque recoin de la ville, elle s’offre au plus grand nombre. Durant cinq jours, les auteurs se disperseront comme autant de semeurs de songes. Dans les classes, pour éveiller les élèves à la puissance des mots. Dans les espaces de rencontre, pour échanger directement avec leurs lecteurs. Dans les dédicaces, pour ce moment simple et rare où une phrase manuscrite scelle un souvenir. Le programme est riche, multiple, ouvert. Il accueille des figures déjà consacrées, et des voix nouvelles qui montent, prometteuses et fragiles. Il fait place aux auteurs et éditeurs locaux et régionaux, car la littérature vit aussi des racines qui nourrissent son terreau. Il tend la main aux talents en herbe, avec son Concours de nouvelles. Pendant cinq jours, Sète se transforme en une île de papier et de voix, où chaque rencontre devient une aventure, chaque lecture un voyage, chaque instant une célébration. Nous dédions cette édition des Automn’Halles à un auteur que nous avons accueilli au Crac en 2022. Boualem Sansal est emprisonné depuis plus de dix mois par un pouvoir totalitaire. Condamné pour exercice illégal de… sa liberté de penser et d’écrire. En appel de sa condamnation le 24 juin dernier, l’écrivain âgé et malade lâchait devant un tribunal de façade : « La Constitution garantit la liberté d’expression et de conscience et pourtant je suis là » . Yves Izard animait la rencontre avec l’auteur de Abraham ou La Cinquième Alliance paru aux Éditions Gallimard en 2020. En charge avec une équipe des Automn’Halles des relations avec les écrivains et les éditeurs, Yves va vous dire quelques mots sur cette rencontre à laquelle certains d’entre vous ont assistée. Boualem a dû laissé une belle empreinte dans vos mémoires. Les Automn’Halles… Ce pourrait être un titre-valise inventé par Erik Satie pour une de ses mystérieuses pièces musicales. On entendrait presque dans nos halles, haranguer : mercredi je peux pas, j’ai gymnopédie ! La question que vous êtes en droit de vous poser, c’est… qu’ont donc en commun Erik Satie et la littérature? Outre le fait qu’Alfred Satie, son père, fut un temps éditeur… Noble métier, s’il en est… Je répondrai qu’après tout, nous recevons samedi Hubert Haddad, l’auteur de… la Symphonie atlantique . Pour le clou de ce festival, car Il faut toujours un clou dans un festival qui se respecte, j’hésite entre… Laurent Mauvignier, l’aspirant au Goncourt, et Michel Zambrano, le sauveteur aux ondes courtes… Lequel nous lira des inédits vendredi à bord de l’Amadeus. Laurent Mauvignier, lui, nous fera l’inventaire de la Maison vide à la Maison de la Mer lors du premier grand entretien demain. L’inventaire d’une maison vide, ça devrait être court me direz-vous… Mais comme c’est Laurent Cachard qui se charge de l’animer, vous en aurez pour votre argent, même si l’entrée est gratuite. C’est simple, les Éditions de Minuit ne jurent que par Mauvignier et ne changeraient pas un traitre-mot de leur auteur fétiche. Je rapprocherais Erik Sati de… Jules Verne, dont nous accueillons samedi l’arrière-petit-fils, Jean Verne, pour les 150 ans de la parution de l’Île mystérieuse . Erik Satie prétendait faire de la musique d’ameublement, allant jusqu’à l’assimiler à du papier peint musical. De là à parler de papier peint littéraire il n’y a qu’un lai à tourner, un pas que des érudits franchissent à propos de Jules Verne. On objectera qu’il y a des papiers peints qui font voyager. Mais je préfère laisser les exzézettes , comme on dit ici, s’exprimer. Pianiste-concertiste international et musicologue, Jean-Pierre Armengaud est également l’auteur d’une colossale biographie du compositeur de Parade , que vous pouvez vous procurer ici ou à la librairie Gavaudan. Jean-Pierre Armengaud va nous rythmer cette rencontre par des illustrations musicales de Satie jouées au piano. À ses côtés, Patrice Legay animera cette soirée. Patrice est musicien et préside l’AMA Languedoc, l’association des Musiciens Amateurs du Languedoc. L’AMA Languedoc animera ici même demain de 10h à 12h une Master Classe de Jean-Pierre Armengaud avec des œuvres de Satie jouées au piano et chantées. Puis à la Médiathèque Mitterrand… le concert Erik Satie vendredi de 18h à 19h30 et la clôture des Automn’Halles dimanche à 18h, un Clin d’œil à Satie par le groupe de jazz Les Smiles. Je terminerai par un précepte que je fais mien : « Je ne me reconnais pas le droit d’abuser des instants de mes contemporains » disait le plus littéraire des compositeurs, celui qu’Alphonse Allais appelait Esoterik Satie. Merci et belles Automn’Halles à toutes et à tous ! Jean-Renaud Cuaz Président du Festival du Livre de Sète – Les Automn’Halles
par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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