LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

HOMMAGE AU POÈTE OCCITAN MAX ROUQUETTE

Jusqu’au 14 mai

Montpellier, Le Crès, Clapiers, St-Jean-de-Védas


À sa disparition il y a 20 ans, il fut tambouriné par Le Monde plus grand écrivain de langue d’oc. Un recueil de courts récits intitulé Vert Paradis, ayant pour cadre les garrigues de l’arrière-pays montpelliérain, est considéré comme son chef-d’œuvre. Le poète Max Rouquette, son œuvre et sa mémoire, seront célébrés tout au long de l’année 2025. Une programmation littéraire et artistique, divertissante, scientifique et même sportive, rendra hommage à un auteur fédérateur, ancré dans son territoire autant que dans les frontons du jeu de balle au tambourin qu’il affectionnait. Les tonneliers de Mèze, entre deux demi-muids, en étaient les premiers fabricants.

 

Du 6 mars au 29 mars 

Exposition éphémère et sonore : la poésie volcanique

Lac Jean-Marie Rouché, Le Crès


Vendredi 7 mars à 19h

Conférence : Max Rouquette et l’occitanisme

Espace culturel Jean Penso, Clapiers

Inscriptions 04 67 55 90 70


Mardi 18 mars à 18h

Table-ronde : traduire la littérature contemporaine occitane

Université Paul Valéry : Site Saint-Charles 2

Possibilité de suivre la rencontre en visio-conférence

Richarme et Maguelone

Jusqu’au 28 avril

Cathédrale de Maguelone


Dans un entretien avec Max Rouquette en 1984, Colette Richarme (1904-1991) révélait avoir découvert un parallèle entre la construction de ses marines et celle des peintures de Turner : « Quel a été mon ahurissement, dans ces trois étages du Grand Palais… Dans toutes les toiles, je voyais tout ce que j’avais mis en pratique chez moi. J’étais abasourdie. Ce fut un bonheur merveilleux ». Un plongeon dans l’œuvre d’une artiste qui, malgré son talent, se vit opposer une fin de non-recevoir après avoir voulu rejoindre le groupe Montpellier-Sète, école de peinture qui se délita avant d’oser la mixité. Le musée Paul Valéry à Sète regroupe la plus grande collection de ses œuvres—88 toiles et 7 carnets—après le musée Fabre de Montpellier.


5 visites guidées programmées :

  • Dimanche 9 mars à 15h
  • Samedi 22 mars à 15h
  • Samedi 12 avril à 11h et 15h
  • Dimanche 27 avril à 15h

Inscription sur info@richarme.fr

Informations sur l’exposition 


Cathédrale de Maguelone

Domaine de Maguelone, Villeneuve-lès-Maguelone

Les chats de Dubout

Jusqu’au 28 mars

Musée Dubout à Palavas-les-Flots


En un demi-siècle, Albert Dubout (1905-1976) a dessiné dans près de 250 journaux et revues ! Une boulimie, à l’image de son modèle fétiche, qui vit passer toute la société sous son crayon : malfrats, bourgeois, prostituées, gendarmes, couples infidèles, foules entortillées—qu’il travaillait à la loupe, sans esquisse préparatoire—et les chats. Il en avait une dizaine, les seuls autorisés à pénétrer dans son atelier. Nombreux sont les caricaturistes d’aujourd’hui qui lui doivent une fieffée chandelle. Cabu confiait : je recopiais ses dessins à douze ans comme on recopie un Rembrandt au Louvre. Pour Wolinski, Dubout est au dessin humoristique ce que Victor Hugo est aux Misérables. Il fait rire, même les imbéciles. Jusqu’à Walt Disney qui lui proposa de rejoindre ses studios. 


Du mardi au dimanche de 14h à 17h

Entrée 5€

Informations et réservations 04 67 68 56 41

ou musee@palavaslesflots.com


Musée Albert Dubout

Redoute de Ballestras, Palavas-les-Flots

Gustave Fayet, illustrateur de Poésie

Du 7 mars au 9 avril 2025

Médiathèque André Malraux à Béziers


Fontfroide dans l’œil de Gustave Fayet

Du 20 mars au 30 novembre

Abbaye de Fonfroide à Narbonne


Gustave Fayet en Provence

Jusqu’au 31 octobre

Museon Arlaten à Arles


Le journaliste, critique d’art et co-fondateur du Goncourt, Gustave Geffroy disait de lui : Un artiste de haut mérite…Il se nomme Gustave Fayet, il était inconnu hier, il sera célèbre demain quand on aura vu ses œuvres. Toujours peu connu du grand public, Gustave Fayet (1865-1925) a pourtant marqué de son empreinte tous les domaines dans lesquels il s’est aventuré. À l’occasion du centenaire de sa disparition, l’association Musée d’Art Gustave Fayet à Fontfroide (MAGFF) s’associe à de nombreuses institutions pour rendre hommage à cette figure centrale de l’histoire de l’art moderne. Portée par une programmation culturelle ambitieuse (expositions, concerts, colloques) et de nombreuses publications, la Saison du centenaire Gustave Fayet explore les multiples facettes de cet artiste et collectionneur biterrois. 


Une vie pour l’art : Gustave Fayet raconté par sa fille Yseult


Médiathèque André Malraux

1 place du 14 Juillet, Béziers


Abbaye de Fontfroide

RD 613 Chemin de Fontfroide, Narbonne


Museon Arlaten

29 rue de la République, Arles

Tosca

Vendredi 7 mars à 20h

Théâtre Molière à Sète


Créé d’après La Tosca, pièce de Victorien Sardou et Sarah Bernhardt, Tosca fut un échec lors de sa représentation par Puccini à Rome, en 1900. Le purgatoire de cet opéra en 3 actes dura 8 ans au bout duquel, Alea Jacta est, ce drame mythique et populaire, bouleversant d’intensité théâtrale, devient un grand chef-d’œuvre intemporel. Repris en 1965 avec Maria Callas au mythique Covent Garden de Londres, Tosca arrive 60 ans plus tard, au théâtre Molière de Sète. La soprano Axelle Fanyo, née en 1989 d’un père togolais et d’une mère antillaise, reprend le flambeau d’une poigne fascinante et assurée. La récipiendaire du Grand Prix 2021 du Concours international Nadia et Lili Boulanger y déploie tout son talent dans une version concise, mettant en scène la bataille d’Eros et Thanatos. Pour Fiora Tosca, les dés sont jetés.


Tarifs : de 15€ à 38€

Durée : 1h40

Billetterie en ligne


Théâtre Molière

Avenue Victor Hugo, Sète

Café littéraire : rencontre avec Éric Fottorino
Jeudi 13 mars à 18h

Médiathèque Mitterrand à Sète


Dans le cadre de son Café littéraire, Tino Di Martino reçoit le romancier et journaliste Éric Fottorino pour son roman Mon enfant, ma sœur, publié aux éditions Gallimard. Ce monologue sensible, long poème en prose, se transforme peu à peu en une sidérante enquête qui conduira le narrateur sur la trace de sa sœur disparue. Éric Fottorino continue sa bouleversante recherche d’identité entamée en 1991 avec Rochelle, et poursuivie depuis avec Korsakov et L’homme qui m’aimait tout bas. En partenariat avec l’association Lire, Dire.


Médiathèque Mitterrand

Boulevard Danielle Casanova, Sète

Pire est la mer que les déserts

Mercredi 26 mars à 18h

Maison Régionale de la Mer à Sète


À Sète, la mer a sa maison, sur le quai Régy. L’ancien palais consulaire accueille le poète Pierre Ech-Ardour pour son recueil Pire est la mer que les déserts publié aux éditions Domens. L’avant-propos est signé Jean-Claude Gayssot. Les poèmes seront lus par Pascale Goëta. Des intermèdes musicaux de Marcel Camill’ seront suivis d’une dédicace du recueil et d’une collation.


Accueil du public à partir de 17h30

Entrée libre dans la limite des places disponibles après inscription obligatoire avec mention des noms et prénoms par email : pireestlamerquelesdeserst@gmail.com


Maison Régionale de la Mer

Entrée Tribunal de Commerce

2 quai Philippe Régy, Sète

Festival Flamenco

Du 13 au 23 mars

Béziers


Une cité irriguée par une histoire deux fois millénaire, le sera, en ce mois de mars, par un folklore venu de Séville aussi illustre. Le Festival Flamenco y pose ses castagnettes pour 11 jours de danses, récitals de chant, ateliers d’art, bal sévillan… Au cœur des festivités, Ana Pérez Servius, danseuse encensée dans les tablaos flamencos, avec, sur ses talons endiablés, les artistes Los Gallos, El Arenal, El Cordobés.


Tarifs : de 11€ à 16,50€

Tél. : 04 67 36 82 82


Théâtre municipal

Allée Paul Riquet, Béziers


Théâtre des Franciscains

13 boulevard Bertrand Du Guesclin, Béziers

20 000 lieux sous les mers

Vendredi 21 et samedi 22 mars à 20h

Théâtre Molière à Sète


Embarquez à bord du Nautilus et fermez les écoutilles. Cette féerie subaquatique raconte une autre histoire du capitaine Nemo et de son équipage, adaptée du roman de Jules Verne. À travers leurs créations hybrides entre deux eaux—poissons, méduses, poulpe géant—la plasticienne Valérie Lesort et le comédien Christian Hecq mettent en scène des marionnettes, des machines et des acteurs. Cet enchantement fantasmagorique a reçu en 2016 le Molière de la meilleure création visuelle et le Prix de la Critique du meilleur créateur d’éléments scéniques. Une production Scène Nationale Archipel de Thau.


Tarifs : de 8€ à 33€

Billetterie en ligne

Durée : 1h20

Tél. 04 67 74 02 02

tmsete.com


Théâtre Molière

Avenue Victor Hugo, Sète

Dames : Exposition Grâce Pégéron
Jusqu’au 18 avril

Le Piano-tiroir à Balaruc-les-Bains


« Au sein de la Grande Histoire, chaque individu porte en lui son propre récit, unique et singulier. Ce sont les défis de chacun que capturent mes portraits, dévoilant des profondeurs inattendues. Pour cette exposition, toutes les femmes choisies pour modèle ont laissé une empreinte dans l’Histoire. Certaines ont été acclamées pour leur réalisation, d’autres ont été marginalisées, ignorées ou réprimées par les conventions de leur temps. Quels portraits vous toucheront ? Quelles émotions viendront à vous ? Explorez votre sensibilité et vivez la puissance de ces récits individuels ».


Du lundi au vendredi 8h30-12h et 13h30-17h


Le Piano-Tiroir

15 avenue de la Pinède, Balaruc-les-Bains

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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8 avenue Victor Hugo, 34200 Sète

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par Jean-Renaud Cuaz 29 avril 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 29 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 29 janvier 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 1 janvier 2025
UNE ANNÉE CULTURELLE EN REVUE À travers les siècles et jusqu’à cette année, le monde des arts offrit à l’humanité les plus beaux chefs-d’œuvres que l’on pouvait imaginer. Et puis en 2024, un dealer en cryptomonnaie s’offrit pour 6,2 millions de dollars, lors d’une vente de Sotheby’s, une… banane sparadrappée. Qu’il mangea. Loin de ces dérèglements esthétiques, sur une île foutrement singulière… EN JANVIER, quelques Figures du même tonneau se massaient au bar du Plateau, comme le fera un nouveau contingent ce 18 janvier 2025 dans cet estaminet du quartier haut. Parmi elles, un philosophe, un pointu, un rappeur, un sauveteur en mer, quelques pêcheurs, des artistes évidemment, des jouteurs, et un violoniste qui vient tout juste de nous gratifier d’un divin Ave Maria pour une messe d’adieu familiale. À propos de disparition… EN FÉVRIER, vous êtes-vous colleté Colette regarde ? Ce fut le titre d’un hommage rendu au musée Paul Valéry à l’écrivaine pour les 70 ans de sa disparition. Les Automn’Halles avaient offert, l’année précédente dans le même écrin, de belles lectures avinées pour les 150 ans de sa naissance. On trinqua à sa passion du vin et ses amuses-bouches épistolaires avec des vignerons. En parlant d’événement aviné… EN MARS, Des milliers de badauds imbibés prenaient en selfie ou à l’abordage la plus belle flotte jamais rassemblée le long de nos canaux et bassins. Les bittes d’amarrage se dandinaient le long des quais pour accueillir Escale à Sète. La mairie s’habillait d’un triptyque mural conçu par la Sehsser . Une façade devenue maritime mettait à l’honneur 3 navires emblématiques du port. Ils s’affichaient sur 3 unes adaptées d’un journal de l’âge d’or du port, Vigie de Cette . Et en point d’orgue de la fête des traditions maritimes, le Belem, qui connut toutes les vies, navire marchand, yacht de luxe anglais, navire école italien… Aujourd’hui porteur de la flamme olympique. Laquelle se ralluma… EN AVRIL. Le flambeau, en provenance de Millau, resta environ quatre heures sur notre territoire avant de mettre le cap sur la Métropole de Montpellier. L’Agglopôle souhaitait que la flamme traverse ses 14 communes mais seules Balaruc-les-Bains et Sète furent retenues par le Comité Olympique. 35 habitants du territoire, escortés par 18 runners, ont eu l’immense privilège de porter la flamme olympique et se relayèrent au cordeau, sur les 7 km de parcours. Parmi eux, deux figures sportives dominantes, Delphine Le Sausse et Simon Caselli. À propos de héros local… EN MAI, alors qu’il peaufinait son programme, le Festival du Livre de Sète accueillait Pierre Assouline à la Chapelle des Pénitents. L’auteur du Nageur (Gallimard) revenait sur une trajectoire des plus emblématiques de l’histoire du sport français. Celle d’Alfred Nakache, champion du monde du 200 m brasse papillon, qui participa aux JO de Berlin en 1936 comme à ceux de Londres en 1948. Alfred Nakache est mort en 1983 dans sa chère Méditerranée. Il est enterré dans le carré juif du cimetière Le Py à Sète. Replongeons dans cette période sanglante avec… EN JUIN, couvant des yeux les côtes normandes, notre pays célébrait les 80 ans de la libération. Sète et le Bassin de Thau devaient lui taper sur l’épaule pour remettre les pendules à l’heure provençale. Lui rappeler que la zone libre ne le fut qu’un temps, et qu’un autre débarquement joua un rôle déterminant. La façade municipale à peine déshabillée allait devoir se coller une série d’affiches sur l’occupation allemande, les destructions du port et la libération. Des dazibaos historiques placardés pour des piétons médusés, horrifiés, rassérénés quand… EN JUILLET, une calligraphe japonaise, Yuka Matsui, se demanda à quoi rêve le mont Saint-Clair . À l’échappée belle ? où elle tapissait les murs de ses papiers washi encrés dans ses fantasmes de Fuji ? Frank Stella venait de rejoindre les étoiles en ayant mis la dernière main à ses recent works exposés à Pouzilhac. Formaliste d'une sévérité calviniste, il insistait sur le fait que ce que vous voyez est ce que vous voyez — une formulation devenue devise officieuse du mouvement minimaliste. Tout le contraire d’une marée réapparue 100 ans plus tard… EN AOÛT, à Paris, les jeux olympiques, ouverts depuis quelques jours sous la pluie, s’escrimaient à rassurer une population sur le qui vive. Les efforts déployés en banlieues étaient récompensés, nos forbans remportaient l’or en breakedance, nouveau déhanchement olympique. Plus au sud, tout en bas, après le bourdonnement olympique, venait le temps du lourd et du proverbial. Place aux JOutes olympiennes et leurs anneaux bleu et rouge. La fête de la Saint-Louis attaquait la lance sous le bras sa 280e édition. Une place du Pouffre survoltée sonnait le branle-bas et sortait de leur moite torpeur les moins attentifs de ses fidèles. Charpenté comme une catalane, ce programme 2024, où l’homérique le disputa à l’insolite, était bâti à grand renfort de défilés, de musiques, d’animations, avec en étrave, 4 jours de joutes dans un Cadre plus Royal que jamais. Quand on parle de retour… EN SEPTEMBRE, revoici La Pointe courte tournée il y a 70 ans ! Un festival à taille humaine si l’on prend pour mètre étalon celle à qui cette kermesse était dédiée. Me revoilà nous fait signe Agnès Varda à travers une sélection de films signés de la cinéaste, artiste visuelle… et photographe avec une exposition de clichés inédits de ses tournages sur l’île singulière. À découvrir dans la traverse des Pêcheurs pendant le festival. Quelques jours plus tard, les Automn’Halles fêtaient leur 15e édition avec un plateau aussi copieux qu’éclectique. Sautant du musée Paul Valéry à la médiathèque, du Réservoir au Miam… Et posant la place (du Pouffre) au centre du village, avec ses éditeurs et auteurs locaux. Avec en écho, les airs de flamenco d’un festival ibérique en place Victor Hugo. Lequel devait goûter l’événement depuis son Panthéon en pensant à sa gitane Esméralda et… EN OCTOBRE, à son fidèle Paul Valéry. Dont les Journées au musée éponyme étaient consacrées à la génération surréaliste. Ai-je été assez dada ! s’exclamait le poète, moins classique, plus transgressif qu’il n’y paraît. Ce fut l’objet d’une conférence parmi d’autres, sur celui qui fascina le jeune André Breton, âgé de 18 ans quand il le rencontra. Son “Rimbaud” avait tourné le dos à la muse poétique depuis plus de vingt ans avant de le trahir pour une Jeune Parque… À un jet de muse de là, un hommage à Joseph-Pascal Repetto, Maître Charpentier de Marine était justement rendu au musée de la Mer. La création de maquettes de bateaux était son autre passion. Il présenta trois maquettes au difficile concours des Meilleurs Ouvriers de France et fait inouï, il obtint trois fois les prestigieux titres en 1936, 1939 et 1949 ! Une période commémorée… EN NOVEMBRE, pour les 80 ans de la Libération de Sète et du Bassin de Thau, vous avez eu les photographies de notre Chemin de Mémoire en 16 étapes , le long des quais de Sète. Pour le XIXe Samedi de l’Histoire, ce fut une conférence animée par la Sehsser le 16, et une exposition, jusqu’au 1er décembre, d’une collection de clichés historiques sous l’occupation allemande. Un événement dans les entrailles du fort Saint-Pierre devenu théâtre de la Mer quand la poudre cessa de parler et qu’il fut restauré. Plus précisément dans la salle Tarbouriech, nommée en hommage au jeune résistant sétois Maurice Tarbouriech, mort en déportation avec ses camarades du groupe-Franc Combat. Pour parachever cette année mémorielle, un ouvrage est édité par la Sehsser : 1942-1944 De l’Occupation à la Libération de Sète et du Bassin de Thau . Un livre qui en précède un autre, édité également par Audasud… EN DÉCEMBRE paraissait le Grand Livre des Joutes de 1900 à 1951, les palmarès de la Saint-Louis et des tournois régionaux . Un portfolio commémoratif de la 280e édition de la Saint-Louis. Un écrin noir aux silhouettes de jouteurs vernies fabriqué en édition limitée. En 1960, peu après la mort du grand jouteur Vincent Cianni, Clémenceau Terme, appariteur-chef de la mairie de Sète, offrait à Nicolas Cianni, son fils, ses sublimes registres personnels. Ils furent légués plus tard à Jean-Louis Cianni, petit-fils de l’homme aux 100 victoires. Ces annales des joutes de 1900 à 1951 étaient consignées avec une dévotion et une graphie magistrales que n’aurait pas renié le réappariteur des Faits divers à Cette , Christian Lagarde, édités par L’An Demain sous l’égide de la Sehsser . Ni le marathonien des croquis de sa ville, Topolino, coincé en pleine séance de dédicaces illustrées pour la sortie, chez l’éditeur du conte Ceci n’est pas une pipe , un livre écrit par Alice Lugand, prête-plume d’un goéland fureteur. Il est clair que cette année devait se terminer. Nous attendions avec impatience le réveillon du Nouvel An – lorsque, selon une tradition bien-aimée, un million de fêtards se tamponnent sur les Champs-Élysées pour dire au revoir à 2024 et accueillir 2025. Nous aimons penser que ce soir-là, alors que s'égrenaient les secondes et que s’illuminait l’Arc de Triomphe, celles et ceux qui le regarderont seront tous unis, ne serait-ce que pour un instant, par un espoir commun, que 2025 soit une meilleure année. Comment pourrait-il en être autrement ? Essayez donc de ne pas y penser… en écoutant des vœux présidencieux prononcés depuis l’ambassade de France à Paris.
par Jean-Renaud Cuaz 29 décembre 2024
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 12 décembre 2024
MAESTROS DE LA LANCE Les joutes cettoises ont accompagné l’évolution de la ville-port depuis 1666 , pour devenir la bravade sétoise que nous célébrons avec une immuable ferveur. Du grandiose fait d’armes d’Aubenque le Terrible arrêtant net la barque lancée par ses rameurs contre le premier-né en bois de nos ponts, aux neuf triomphes de Vincent Cianni, l’homme aux cent victoires , tutoyant d’une passe le palmarès de l’intombable Louis Vaillé, des fêtes de quartiers et de sociétés de joutes à l’ultime trophée aoûtien, les joutes de la Saint-Louis sont élevées ici au statut de cathédrale nautique récurrente, reléguant notre décanale au rang d’édicule. Certes, avant de poser l’ancre à Sète, les joutes ont pavoisé sur le pourtour languedocien. Aigues-Mortes, Agde et Frontignan l’ont précédée… parce qu’il fallut attendre bêtement que le chevalier de Clerville et Pierre-Paul Riquet construisent un débouché méditerranéen à leur canal du Midi. Mariés, tenez-vous bien, voici la jeunesse qui arrive ! Cette joviale mise en garde accompagnait l’air joué au moment de la charge des jouteurs arc-boutés sur leur tintaine. Une rivalité fondée sur l’état civil et la couleur des deux barques, bleu pour les célibataires, rouge pour les mariés. Avant que les tournois ne s’ouvrent aux demoiselles et aux dames, on compensa ce sectarisme par des prénoms féminins donnés aux barques : Mathilde, Véronique, Fanny, Blanche… Question d’équilibre, là aussi. Il fallut attendre le 30 août 1891 pour voir ce privilège jeté à l’eau par deux Cettoises, les soeurs Élise et Anna Sellier. Et le 18 août 2022 , pour voir naître le premier tournoi féminin de la Saint-Louis, après deux années de réflexion sans joutes, dues à une pandémie dévastatrice, mais somme toute salutaire. Cette année, le lundi de la Saint-Louis a vécu la 280e édition du plus ancien trophée, distançant celui de l’America’s Cup de quelques bordées. La Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région), après l'édition de son Portfolio commémoratif des 350 ans de notre cité, a le plaisir de collaborer avec Jean-Louis Cianni pour son Grand Livre des Joutes et de lui apporter un soutien logistique. Au nom de la Sehsser , en tant qu'éditeur, je ne peux que souhaiter à cet ouvrage ainsi qu’aux prochains Maestros et Maestras de la Lance, selon l’expression, de « faire beau ». Ce sera leur plus belle récompense. Le Grand Livre des Joutes Un portfolio commémoratif édité avec l’appui de la Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région) à partir des registres de Clémenceau Terme, appariteur à la mairie remis au père de l’écrivain Jean-Louis Cianni. Un livret et 18 feuillets retracent l’histoire des joutes de la Saint-Louis et des tournois régionaux. Auteurs : Jean-Louis Cianni & Jean-Renaud Cuaz 30 € | ISBN : 9-782487-131217 Format portfolio : 21,7 x 30 cm Format livret : 21 x 299,7 cm | 68 pages 16 feuillets A4 et 2 feuillets 3-volets 3xA4 En librairie, points de presse et sur audasud.fr
par Jean-Renaud Cuaz 26 novembre 2024
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 24 novembre 2024
SOUVENIRS DE LA PLAGE DU KURSAAL… Où de radieux bains de mer font place, le soir venu, à de sombres règlements de comptes… Avant son compte rendu et sa propagation, le fait divers concerne d’abord des individus réels confrontés à un drame réel. Qu’il soit relaté dans les journaux d’époque ou consigné à la plume par de méticuleux appariteurs, il devient, dans cet âge d’or du port de Cette (fin XIXe siècle - début XXe), un fait de société quand les ingrédients sont réunis : une activité portuaire dans une période coloniale, de grandes vagues d’immigrations et leur cohorte de couche-vétus, des rues coupe-gorges où l’on réglait les différents plus ou moins identiquement, des bars ornés de filles aux moeurs canailles, une garnison de têtes brûlées armées de baïonnettes et goulûment avinées… Car, dans le cadre de sa politique sur les libertés publiques, la Troisième République triomphante facilita à l’extrême l’ouverture des débits de boissons (loi du 17 juillet 1880 ). Nul doute que toutes ces composantes se soient allègrement coagulées pour alimenter la fertile rubrique des faits divers cettois. Si, de nos jours, il était encore utile de rappeler que la vie ne tient qu’à un fil, Christian Lagarde nous le souligne avec talent dans ses Faits divers à Cette , d’une écriture limpide et fidèle aux codes journalistiques des chroniques d’alors. À la clé, une kyrielle de funestes démêlés mâtinée d’ubuesques accidents domestiques, le tout couronné de procès expédiés en un tournemain. À l’issue desquels une ligne maritime Cette-Cayenne devait fonctionner à plein régime… Ces faits divers sont aussi une mine d’or, tant sociologique qu’historique, qui amena la Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région) à s’associer, par son fonds de documents historiques, aux recherches de Christian Lagarde. Membre de la Sehsser , l’auteur fait porter au lecteur un regard contemporain sur des sujets de société—avortement, féminicide, infanticide—d’hier… et d’aujourd’hui. Il nous fait saisir, avec justesse, le portrait d’une époque, d’un milieu, de lieux et patronymes familiers, à un jet de pierre de notre temps. Si le sociologue Pierre Bourdieu assimilait les faits divers à des faits qui servent à faire diversion pour raconter un climat politique —il forgea le concept de faits-diversions à la fin des années 1990 —ils sont surtout une source inépuisable pour la littérature et le cinéma. Quant au risque qu’ils portent un grave préjudice au bon renom de notre ville, considérons cette menace comme une affaire classée sans suite. Faits divers à Cette par Christian Lagarde 20€ | 256 pages En librairie, points de presse et sur Landemain.fr
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