LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE NOVEMBRE
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

Foire méditerranéenne des arts contemporains
du 14 au 17 novembre

Parc des Expositions - Hall B2 à Pérols


Ancrée dans un territoire qui a vu émerger le groupe Montpellier-Sète et les mouvement Supports/Surfaces et Figuration libre, la foire Art Montpellier poursuit sa vocation à ouvrir au public la création du sud et du pourtour méditerranéen. Pour sa 8e édition, 70 galeries proposeront un nouveau concentré d’art autour de la thématique : géométrie, couleur, abstraction.

Ces 3 thèmes explorent l’essence de la création artistique en mettant en lumière la toile comme un espace vierge où se mêlent lignes, formes et couleurs. La géométrie, fondement du visible, structure les compositions artistiques, tandis que la couleur, riche de significations historiques et esthétiques, offre une palette d’expressions allant des harmonies complexes au minimalisme. L’abstraction, enfin, célèbre la picturalité en se concentrant sur les éléments plastiques de l’art, affirmant la fonction poétique de la création visuelle.


Vernissage sur invitation mercredi 13 novembre

Le programme en ligne

Billetterie

Informations


Parc des Expositions – Hall B2

Route de la foire, Pérols

La Haute note jaune

Jusqu’au 2 février

Fondation Van Gogh à Arles


Nombre d’artistes, Asger Jorn pour n’en citer qu’un, ne sont toujours pas revenus de cette fascination pour une couleur chère à van Gogh. Le jaune. Une couleur et un mot qui apparaît une centaine de fois dans sa correspondance avec Théo au cours de la seule année 1888. Le peintre des Tournesols y voyait, plus qu’une couleur, un idéal artistique, une quête de l’expression maximale, un sommet à atteindre. La recherche de sa « haute note jaune » était une exploration profonde de ses propres émotions. L’exposition propose d’explorer cette notion insaisissable à travers les œuvres de 22 artistes :

Richard Artschwager, Paul Blanchet dit le Sauvage, Louise Bourgeois, Vittorio Brodmann, Claude Cahun, Nina Childress, Martin Disler, Valie Export, Markus Gadient, Bruno Jakob, Asger Jorn, Martha Jungwirth, Karen Kilimnik, Verena Loewensberg, Albert Oehlen, Thomias Radin, Pipilotti Rist, Klaudia Schifferle, Pierre Schwerzmann, Hyun-Sook Song, Vincent van Gogh, Dominique White.


Du mardi au dimanche 10h-18h

dernière entrée à 17h15

Plein tarif 10€ 

Tarif étudiant 3€ 

Tarif Réduit 8€

Gratuit moins de 18 ans

Billetterie


Fondation Vincent Van Gogh

35 rue du Dr Fanton, Arles

Gisèle Freund

Jusqu’au 9 février

Pavillon populaire à Montpellier


Immanquablement réduite à son étourdissante galerie de portraits issus de l’art et de la littérature, l’œuvre de Gisèle Freund (1908-2000) est avant tout multiforme. La photo-journaliste d’origine allemande entretenait un rapport complexe à la photographie, au cœur duquel se trouve l’écriture. Sociologue de formation devenue historienne de la photographie, et autrice de nombreux ouvrages, dont l‘incontournable Photographie et Société (1974), Gisèle Freund occupe une position à part, celle d’une créatrice d’images qui n’a eu de cesse de réfléchir à leur sens et leur impact sur notre manière de percevoir le monde.


Entrée gratuite du mardi au dimanche 10h-13h et 14h-18h


Pavillon populaire

Esplanade Charles-de-Gaulle, Montpellier

The World of Hans Zimmer, A new dimension

Vendredi 29 novembre à 20h

Zénith Sud, à montpellier


Une nouvelle dimension… étoffée, surpuissante, empoignante, époustouflante. la musique zimmerienne est tout cela et bien plus. Double lauréat de l'Academy Award® pour Le Roi lion (1994) et Dune (2021), le compositeur revisite son spectacle ovationné, The World of Hans Zimmer. Une nouvelle programmation musicale pour une tournée internationale. En soi A new dimension nous suggère un nouveau gabarit. Une flopée de titres inédits sélectionnés pour une odyssée musicale. Plongez dans ces univers cinématographiques du magicien Hollywood, sous la baguette magique du Maestro.


Tarifs : 60 € - 163,50 €

Billetterie


Zénith Sud

2733 avenue Albert Einstein, Montpellier

Pierre Auguste Cot

Jusqu’au 13 janvier

Espace d’Art Contemporain à Bédarieux


Peintre français né le 17 février 1837 à Bédarieux, Pierre Auguste Cot étudie à l’école des beaux-arts de Toulouse puis de Paris, sous l’influence d’Alexandre Cabanel et de William Bouguereau avec lequel il collabora. En 1863, il expose ses premières œuvres au Salon des Artistes qui lui vaudra une flatteuse renommée. Devenu populaire dans les milieux artistiques académiques des années 1870, il fait partie des jurys du Salon de Paris et du prix de Rome. Ses œuvres s’inscrivent dans la lignée de Fragonard et de la peinture Rococo. Le Printemps (photo) et l’Orage, qui eurent un grand succès lors de leurs présentations, font désormais, coude à coude, le bonheur des visiteurs du Metropolitan Museum of Art de New York.


Entrée gratuite

Du mardi au samedi 9h-12h30 et 14h-18h

Contact 04 67 95 48 27


Maison des Arts - Espace d’art contemporain

19 avenue Abbé Tarroux, Bédarieux

Jean-Michel Othoniel
Jusqu’au 5 janvier

Ingres et Delacroix, objets d’artistes

Jusqu’au 10 novembre

Musée Ingres Bourdelle à Montauban


Le Sétois Desnoyer y est né. Deux autres Montalbanais y ont poussé leur premier cri, non des moindres, Ingres et Bourdelle. Il n’en fallait pas plus pour attirer Jean-Michel Othoniel, un artiste connu en île singulière pour ses interventions place Victor Hugo : la décoration de la fontaine, et à venir, l’aménagement des bains douches. À Montauban, c’est la salle du Prince Noir qui accueille une de ses œuvres des plus énigmatiques, Sur les ruines du Prince Noir. Une structure XXL toute en briques de verre et inox. Comme à son habitude, l’artiste privilégie les matériaux aux propriétés poétiques et sensibles. Parfaitement insérés dans un espace et une architecture chargés d’histoire.


Jusqu’au 10 novembre prochain, le musée vous invite à visiter l’univers de deux des plus célèbres peintres du XIXe siècle : Ingres et Delacroix. Les objets intimes, décoratifs ou souvenirs de voyage leur ayant appartenu. Ceux de la création (palettes, pinceaux, boîtes et meubles à peinture…) sont mis en regard de vues d’ateliers ou de tableaux représentatifs de leur art et différents portraits des deux hommes. Images d’apparat mises en scène pour les glorifier ou caricatures illustrant leur affrontement.


Ouvert du mardi au vendredi 10h-17h30

Samedi & dimanche 10h-19h

Plein tarif 10€

Tarif réduit 5€

Billetterie

Contact 05 63 22 12 91


Musée Ingres Bourdelle

19 rue de l'Hôtel de ville, Montauban

Parade, une scène française

Collection Laurent Dumas

Jusqu’au 12 janvier 2025

MO.CO. à Montpellier


Plus de vingt ans que Laurent Dumas, nouveau président de l’école des Beaux-Arts de Paris, a commencé à collectionner des œuvres d’art. Défenseur éclairé de la création contemporaine, ce furieux fureteur a été invité à présenter une partie de sa collection à travers le regard non moins éclairé du commissaire d'exposition Éric de Chassey.

Avec Adel Abdessemed, Jean-Michel Alberola, Dove Allouche, Arman, Kader Attia, Renaud Auguste-Dormeuil, Romain Bernini, Christian Boltanski, Christian Bonnefoi, Nina Childress, Hélène Delprat, Raphaël Denis, Damien Deroubaix, Erik Dietman, Elliot Dubail, Loris Gréaud, Raymond Hains, Thomas Hirschhorn, Fabrice Hyber, Alain Jacquet, Dora Jeridi, Annette Messager, Paul Mignard, Celia Muller, Bruno Perramant, Kiki Picasso, Loulou Picasso, Jean-Pierre Pincemin, Edgar Sarin, Anne-Marie Schneider, Assan Smati, Daniel Spoerri, Georges Tony Stoll, Claire Tabouret, Djamel Tatah, Agnès Thurnauer, Barthélémy Toguo, Tatiana Trouvé, Ulla von Brandenburg, Rayan Yasmineh.


Ouvert du mardi au dimanche 11h-18h

Billetterie

Contact 04 99 58 28 00


MO.CO. 

13 rue de la République, Montpellier

Art’infolio

Biennale du livre d’artiste

Samedi 9 et dimanche 10 novembre

Salle des Fêtes de Rodez


Le papier sous toutes ses formes créatives. Une présentation des ouvrages d’une trentaine d’artistes venus de toute la France. À travers plus de 10 expositions installées dans divers lieux de la ville et un salon consacré au livre d’artiste, la Biennale du livre d’artiste de Rodez contribue tous les 2 ans à transmettre le patrimoine de la bibliophilie. Un événement littéraire et artistique organisé par l’association Art’In Folio et initié par les Amis du musée Soulages.


Samedi 9 novembre 10h-19h
Dimanche 10 novembre 10h-18h

Tarif 2€
Gratuit pour les moins de 12 ans 

Informations 


Salle des Fêtes de Rodez

1 boulevard du 122 Régiment d’Infanterie, Rodez

Œuvres croisées autour d’une étoile

Conférence illustrée autour des Enfants du diable

Samedi 2 novembre à 17h

Médiathèque Mitterrand à Sète

Projections : Rebecca, Les Enfants du Diable

Jeudi 7 novembre à 20h 

Cinéma Le Palace à Sète


Samedi 2 novembre à 17h – Entrée libre

Conférence illustrée autour d’extraits du film de Claude-Timon Gaignaire Les enfants du diable

Échanges entre le réalisateur et l’actrice Moni Grégo animés par Marie-Ange Hoffmann


Jeudi 7 novembre à 20h 

Projections des films Rebecca de Gérard Corporon et Les enfants du diable de Claude-Timon Gaignaire

Soirée de clôture en présence des réalisateurs et de l’actrice Moni Grégo


Contact 06 13 51 68 31


Médiathèque Mitterrand 

Boulevard Danielle Casanova, Sète


Cinéma Le Palace

24 avenue Victor Hugo, Sète

Jean-Luc Favéro Supernature

Jusqu’au 1er décembre

Maison des Consuls aux Matelles


Après avoir eu vent de la catastrophe de Fukushima et croisé un cerf mort lors d’une promenade forestière, Jean-Luc Favéro se pose la question, somme toute partagée, d’une nature altérée. Mais cet examen de conscience sera, pour lui, fécond et créatif, à force de dessins au brou de noix et à la cambrousse. Il conjure le sort et redonne vie à son cher cerf en le transfigurant : l’œuvre fera forte impression à l’Espace culturel Louis Vuitton en 2014. Elle occupe, à la Maison des Consuls, un espace entièrement dédié. Cuirassée de métal grillagé, elle projette à la fois grandeur, grâce et délicatesse. Nature et peintures animent un second espace, exposant ses portraits d’arbres nervurés et ses vues du pic Saint-Loup. La troisième partie ne vient pas contredire l’amour de l’artiste pour les animaux, avec ces chevaux blancs sur fond noir et une monumentale sculpture martelée sur de la tôle de récupération.


Tous les jours d’août 10h-13h et 14h-19h

À partir de septembre du mercredi au dimanche 14h-17h

Contact 04 99 63 25 46


Maison des Consuls

Rue des Consul, Les Matelles

Photo : lancement d’un voilier au chantier Scotto & Repetto de la Plagette

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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8 avenue Victor Hugo, 34200 Sète

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par Jean-Renaud Cuaz 29 novembre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE DÉCEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 13 novembre 2025
De l’obscurité des music-halls à l’obscurantisme des mollah, des Parapluies de Cherbourg aux machettes de boucher, des Tontons flingueurs aux massacreurs du Bataclan… il n’aura fallu qu’une soixantaine d’années. Les justaucorps jacquard et chapeaux melon ont fait place aux amples cafetans et coiffures d’imam qui peinent à cacher le sang d’un islamofrérisme rampant et son faux frère, l’islamo-gauchisme. Il y a quatre-vingts ans, la guerre, lassée de tant de vacarme, s’en est allée finir ailleurs. Les ondes radiophoniques, jusque-là traumatisées par les sirènes, reprennent du service : elles décident de diffuser autre chose que des alertes. Le 26 mai 1945 , on cherche un quatuor vocal pour mettre un peu de facétie. Quatre jeunes gens se présentent, aussi dégingandés qu’enthousiastes. On leur demande leur nom : ils n’en ont pas. — Appelez-nous les Frères Quelque Chose , proposent-ils avec modestie. Un technicien, homme d’un grand sens du hasard, s’écrie Les Frères Jacques ! Et l’affaire est faite, aussi vite qu’un jeu de mots en goguette. Le nom fleure bon la chanson enfantine et la plaisanterie potache, parfait pour faire les pitres avec gravité. Ils chantent, gesticulent, font le Jacques avec l’élégance d’un sémaphore en délire. Un soir, entre deux refrains et trois nœuds papillon, ils croisent Francis Blanche, qui leur écrit des textes où l’intelligence fait des claquettes. Leur premier répertoire ? Un buffet à volonté : folklore, negro spirituals, chants religieux, le tout saupoudré de synchronisation labiale approximative. En 1948 sort leur premier 78 tours, à une époque où la musique tournait plus lentement et durait plus longtemps. Le succès vient, trébuchant mais poli, et c’est Jacques Canetti qui, tel un bon génie en complet sombre, les propulse dans la lumière des projecteurs. Les voilà chantant sur des ondes enfin réconciliées avec l’humanité. Le 3 janvier 1982, un drame national — que dis-je, cosmique — s’est joué au Théâtre de l’Ouest parisien : les Frères Jacques ont décidé d’arrêter de chanter. Les âmes sensibles ont aussitôt crié au scandale, les autres ont continué à mâcher leur cacahuète, car c’était un dimanche. À la fin du spectacle, quatre chapeaux comiques ont salué le public avant de disparaître dans les coulisses. On raconte qu’ils se sont séparés pour vaquer à leurs occupations. J’en ai interrogé un : il comptait élever des silences en batterie. Un autre envisageait d’ouvrir un magasin de chaussettes pour mains, parce que les gants, c’est surfait . Pendant ce temps, leur pianiste Pierre Philippe, brave homme à doigts multiples, a décidé en 1995 de donner son dernier concert... à Saint-Bouize. Lieu prédestiné, car Saint-Bouize, comme son nom l’indique, est la capitale mondiale du soupir discret. En 1996, au Casino de Paris, on leur rend hommage. Cinq-mille spectateurs émus, pas une seule caméra. C’est dire si la télévision sait se tenir. Elle préfère filmer des débats sur la cuisson du flan plutôt que la gloire des artistes. Les années filent ensuite comme des croches sans mesure. Jean-Denis Malclès, tailleur en habits d’humour, quitte ce monde en 2002. François Soubeyran le suit de près, sans doute pour vérifier les coutures de ses ailes. Puis les frères Bellec s’en vont, l’un après l’autre, avec une ponctualité presque suisse. Paul Tourenne, fidèle jusqu’à la dernière note, s’éclipse en 2016 à Montréal — preuve que même les Jacques ont besoin d’un peu d’exil pour mourir tranquilles. Enfin, Hubert Degex, le dernier pianiste, rend les touches en 2021, à 92 ans, après avoir sans doute trouvé une partition d’éternité en ré majeur.
 La Bibliothèque historique de la Ville de Paris conserve leurs chapeaux, leurs partitions et même leurs coupures de presse — tout ce qu’il faut pour organiser un sabbat érudit. Il ne manque que le son de leurs voix et le rire suspendu entre deux couplets. Leur répertoire, quant à lui, relève de la haute voltige intellectuelle : ils ont tout chanté, du général Castagnetas à la confiture , du Complexe de la truite (de Schubert) au derrière du peuple (voir La Digue du cul , œuvre d’intérêt public). Ils ont prouvé qu’on pouvait philosopher en collant des grimaces sur des vers de Prévert, et pleurer d’émotion tout en chantant des sottises. Ainsi s’achève cette chronique du souvenir. Les Frères Jacques ? Des poètes de velours à la boutonnière, des funambules du calembour, des anges qui savaient rimer avec dingue . Et s’ils nous entendent — là-haut, dans la stratosphère mélodique — qu’ils sachent une chose : le monde est bien triste depuis qu’il ne fait plus le Jacques.
par Jean-Renaud Cuaz 25 octobre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE NOVEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 30 septembre 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’OCTOBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 24 septembre 2025
Fin septembre, les Automn’Halles lanceront leur 16e édition. Seize années qu’un pari un peu fou a pris vie : celui de faire vibrer une île singulière au rythme des mots, de la lecture, de la musique et de la peinture. Depuis quatre ans, la reconnaissance officielle du Centre National du Livre est venue confirmer ce que les Sétois savaient déjà : que ce festival a gagné sa place dans le paysage littéraire national. Des partenaires fidèles — le réseau des Médiathèques de l’Agglo, le musée Paul Valéry, les librairies, le Plateau, l’Amadeus et désormais la Maison Régionale de la Mer — apportent leurs sites, leurs énergies. Grâce à eux, la littérature s’installe partout, elle respire dans chaque recoin de la ville, elle s’offre au plus grand nombre. Durant cinq jours, les auteurs se disperseront comme autant de semeurs de songes. Dans les classes, pour éveiller les élèves à la puissance des mots. Dans les espaces de rencontre, pour échanger directement avec leurs lecteurs. Dans les dédicaces, pour ce moment simple et rare où une phrase manuscrite scelle un souvenir. Le programme est riche, multiple, ouvert. Il accueille des figures déjà consacrées, et des voix nouvelles qui montent, prometteuses et fragiles. Il fait place aux auteurs et éditeurs locaux et régionaux, car la littérature vit aussi des racines qui nourrissent son terreau. Il tend la main aux talents en herbe, avec son Concours de nouvelles. Pendant cinq jours, Sète se transforme en une île de papier et de voix, où chaque rencontre devient une aventure, chaque lecture un voyage, chaque instant une célébration. Nous dédions cette édition des Automn’Halles à un auteur que nous avons accueilli au Crac en 2022. Boualem Sansal est emprisonné depuis plus de dix mois par un pouvoir totalitaire. Condamné pour exercice illégal de… sa liberté de penser et d’écrire. En appel de sa condamnation le 24 juin dernier, l’écrivain âgé et malade lâchait devant un tribunal de façade : « La Constitution garantit la liberté d’expression et de conscience et pourtant je suis là » . Yves Izard animait la rencontre avec l’auteur de Abraham ou La Cinquième Alliance paru aux Éditions Gallimard en 2020. En charge avec une équipe des Automn’Halles des relations avec les écrivains et les éditeurs, Yves va vous dire quelques mots sur cette rencontre à laquelle certains d’entre vous ont assistée. Boualem a dû laissé une belle empreinte dans vos mémoires. Les Automn’Halles… Ce pourrait être un titre-valise inventé par Erik Satie pour une de ses mystérieuses pièces musicales. On entendrait presque dans nos halles, haranguer : mercredi je peux pas, j’ai gymnopédie ! La question que vous êtes en droit de vous poser, c’est… qu’ont donc en commun Erik Satie et la littérature? Outre le fait qu’Alfred Satie, son père, fut un temps éditeur… Noble métier, s’il en est… Je répondrai qu’après tout, nous recevons samedi Hubert Haddad, l’auteur de… la Symphonie atlantique . Pour le clou de ce festival, car Il faut toujours un clou dans un festival qui se respecte, j’hésite entre… Laurent Mauvignier, l’aspirant au Goncourt, et Michel Zambrano, le sauveteur aux ondes courtes… Lequel nous lira des inédits vendredi à bord de l’Amadeus. Laurent Mauvignier, lui, nous fera l’inventaire de la Maison vide à la Maison de la Mer lors du premier grand entretien demain. L’inventaire d’une maison vide, ça devrait être court me direz-vous… Mais comme c’est Laurent Cachard qui se charge de l’animer, vous en aurez pour votre argent, même si l’entrée est gratuite. C’est simple, les Éditions de Minuit ne jurent que par Mauvignier et ne changeraient pas un traitre-mot de leur auteur fétiche. Je rapprocherais Erik Sati de… Jules Verne, dont nous accueillons samedi l’arrière-petit-fils, Jean Verne, pour les 150 ans de la parution de l’Île mystérieuse . Erik Satie prétendait faire de la musique d’ameublement, allant jusqu’à l’assimiler à du papier peint musical. De là à parler de papier peint littéraire il n’y a qu’un lai à tourner, un pas que des érudits franchissent à propos de Jules Verne. On objectera qu’il y a des papiers peints qui font voyager. Mais je préfère laisser les exzézettes , comme on dit ici, s’exprimer. Pianiste-concertiste international et musicologue, Jean-Pierre Armengaud est également l’auteur d’une colossale biographie du compositeur de Parade , que vous pouvez vous procurer ici ou à la librairie Gavaudan. Jean-Pierre Armengaud va nous rythmer cette rencontre par des illustrations musicales de Satie jouées au piano. À ses côtés, Patrice Legay animera cette soirée. Patrice est musicien et préside l’AMA Languedoc, l’association des Musiciens Amateurs du Languedoc. L’AMA Languedoc animera ici même demain de 10h à 12h une Master Classe de Jean-Pierre Armengaud avec des œuvres de Satie jouées au piano et chantées. Puis à la Médiathèque Mitterrand… le concert Erik Satie vendredi de 18h à 19h30 et la clôture des Automn’Halles dimanche à 18h, un Clin d’œil à Satie par le groupe de jazz Les Smiles. Je terminerai par un précepte que je fais mien : « Je ne me reconnais pas le droit d’abuser des instants de mes contemporains » disait le plus littéraire des compositeurs, celui qu’Alphonse Allais appelait Esoterik Satie. Merci et belles Automn’Halles à toutes et à tous ! Jean-Renaud Cuaz Président du Festival du Livre de Sète – Les Automn’Halles
par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE SEPTEMBRE Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 15 août 2025
L’auteur ouvre son Concours de pêche en le dédiant à son ami Toto Neige, à l’origine de ce roman, ainsi qu’à tous ces clochards célestes sans lesquels il manquerait quelque chose au monde . Dans les premières pages, Alex, le narrateur nous invite à le suivre le long d’un quai avec son enfant Jonas qui découvre sous un palmier une dalle avec inscrit « ici a vécu Jonas le pêcheur ». Le Jonas que j’ai connu était l’homme le plus gentil du monde , lui dit-il. Je vais même te dire un secret, c’est grâce à lui si tu t’appelles Jonas . Il lui fait alors la promesse de lui raconter l’histoire de Jonas le pêcheur, plus tard, quand il sera plus grand. L’histoire d’un miracle . Mis sous pression par son boss , Alex croule sous un gros dossier, une de ces tours géantes qu’on aperçoit en atterrissant à Charles-de-Gaulle imaginées pour des gens qui y vivent. Son travail d’architecte c’est de faire en sorte qu’ils y restent le plus longtemps possible . La vie parisienne l’assomme, une vie au milieu de fantômes cravatés, les cernes tirés jusque là, éteints comme des cierges consumés . Un soir qu’il manque l’arrêt de sa station de métro et finit le trajet à pied, il surprend sa compagne à la terrasse d’un restaurant, dans les bras d’un autre, dont elle s’extirpe par un guttural « désolé Alex ! » . Il venait de casser sa tire-lire pour un gros diamant, décidé à lui faire sa demande dans le mois. Cinq années de vie commune partent en sucette et s’en vont valdinguer sur le trottoir. Il reconnaît pourtant qu’elle l’a libéré d’un cachot où il s’était enfermé lui-même à double-tour, en jetant la clé par la fenêtre . Un coup de pouce du destin qui le fera plonger dans l’alcool et enjamber son balcon d’où il tombera… du bon côté. jusqu’à trouver la rédemption auprès d’un réconfort maternel et d’un miroir qui renvoie l’image hirsute d’ un drôle de type . Un amour perdu peut mener à ça, une sorte de clandestinité vis-à-vis de soi-même . Et une résolution, avant que s’ouvre le chapitre paternel, Je vais voir la mer, là où est papa . La disparition du père, parti pêcher seul en mer, est l’occasion pour l’auteur, et pour Jack London, de nous rappeler, que l’on peut partir à la manière de Martin Eden, dans un océan de désespoir qui prend fin quelque part dans les abysses intimes et sourdes . La veille de son ultime sortie en mer, il avait emmené son fils pêcher au phare de Roquerols sur l’étang de Thau (…) Ses yeux étaient mouillés comme la coque d’un bateau flottant à la dérive . À Sète, en pleines festivités de la Saint-Louis, Alex revient loger sous un toit du quai d’Orient, avec sous les yeux le croisement des canaux et des ponts, et le douloureux rappel d’un lointain bonheur familial. À une encablure de là, à la terrasse animée du Barbu (devenu depuis quelques semaines le Bar Muge) Alex fait l’apprentissage auprès d’une autochtone de quelques leçons de savoir-vivre sétois, c’est-à-dire sans savoir-vivre du tout, sinon la gentillesse du cœur , qui, au réveil s’avèrent être tarifées. Plus tard et sans le vouloir, Alex le Parigot se retrouve au beau milieu d’une partie de pêche le long du canal , découvrant à la fois la scène et les acteurs d’une comédie dramatique à la sétoise. Il aura beau faire valoir une naissance des plus locales, Auguste et ses comparses le traiteront comme il se doit en île singulière, un estranger , trahi par le manque d’accent d’ici-bas. À force d’invectives et de fanfaronnades, voilà Auguste qui met au défi le plus vieux d’entre eux, surnommé le Turc , d’accrocher une dorade royale de 5 kilos, pas un de moins, prenant le quai de la République et ses flâneurs à témoins. Le Concours est lancé. L’Ancien sortira de sa torpeur pour une ultime bravade. Pour son Concours de pêche , Loris Chavanette en appelle à l’auteur du Vieil homme et la mer , autant que du vieil homme et l’amertume, ce fil discret comme un goût salé qui persiste et révèle des valeurs hemingwayennes : La perte et la privation . Alex vit avec une blessure d’enfance qui ne s’est jamais refermée : la disparition en mer de son père. Ce vide n’est pas seulement une douleur, c’est aussi une forme d’amertume envers le destin — un sentiment que la vie a triché, qu’elle lui a pris quelque chose de fondamental avant qu’il ait pu se construire. Cette aigreur se renforce au moment de la rupture amoureuse, comme une perte réveille les précédentes. Les affres du temps perdu. Le roman nous dépeint un homme qui, en revenant à Sète, mesure la distance entre ce qu’il aurait pu vivre et ce qu’il vit. Ce constat donne un ton désabusé, teinté d’une mélancolie que semble incarner Jonas l’Ancien, objet de toutes les attentions et de tous les superlatifs. Le concours, en apparence anodin, devient le théâtre de cette confrontation au temps qui passe — un temps qui n’a pas toujours été bien employé, ou qui a filé sans laisser de traces heureuses. L’âpreté des vies cabossées. Jonas, le sans-abri, incarne une autre forme d’amertume : celle des coups reçus par la vie et qui finissent par former une carapace. Derrière son pari du briquet en or, il y a sans doute des pertes, des humiliations, et la nostalgie d’un passé révolu. Ce personnage fait écho à Alex, comme un miroir de ce qu’il aurait pu devenir. Enfin, une amertume adoucie par la rencontre. Même si le roman laisse planer ce goût amer, il ne s’y enferme pas. Les dialogues colorés, les situations cocasses, la tendresse qui se noue entre Alex et Jonas viennent diluer cette sensation. On pourrait dire que le roman n’est pas une plongée dans l’amertume, mais une t entative de la transformer — comme si le sel de la mer pouvait devenir saveur plutôt que blessure. Le Concours de pêche Loris Chavanette Allary Éditions (21 août 2025) Loris Chavanette, historien et romancier, présentera son roman samedi 23 août à 11h, à bord de l’Amadeus, amarré, comme il se doit, quai de la République. Il est l’auteur de La Fantasia (Albin Michel, 2020), prix Méditerranée du premier roman.
par Jean-Renaud Cuaz 28 juillet 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS D’AOÛT Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 11 juillet 2025
L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS DE JUILLET Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
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