Nés à Sète ou adoptés par les Sétois, certains ont connu une gloire éphémère, d’autres jouissent d’une éternelle popularité, mais ils sont tous les ambassadeurs publics, culturels, artistiques, sportifs ou scientifiques de notre ville.
GEORGES BRASSENS (au centre)
Poète, auteur-compositeur-interprète né à Sète le 22 octobre 1921, mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981 et enterré au cimetière Le Py.
Auteur de plus de deux cent chansons populaires, il met en musique et interprète ses poèmes en s’accompagnant à la guitare. Outre ses propres textes, il met également en musique des poèmes de François Villon, Victor Hugo, Paul Verlaine, Paul Fort, Antoine Pol, ou encore Louis Aragon.
Il reçoit le Grand Prix de Poésie de l’Académie Française en 1967. Un grand nombre d’écoles, salles de spectacle, parcs et jardins, espaces publics, rues, portent également son nom, dont, à Paris, le Parc Georges-Brassens, tout proche de l’impasse Florimont où il vécut ses premières années parisiennes, de sa maison de la rue Santos-Dumont et du café Les Sportifs Réunis - Chez Walczak
rue Brancion qui lui inspira Le Bistrot. À Sète, l’Espace Georges Brassens redonne vie au poète et à son œuvre.
JEAN VILAR (à gauche)
Comédien de théâtre et de cinéma, metteur en scène et directeur de théâtre né le 25 mars 1912 à Sète, mort le 28 mai 1971 à Sète et inhumé au Cimetière Marin.
Créateur du Festival d’Avignon en 1947 qu’il dirige jusqu’à sa mort et directeur du Théâtre National Populaire (TNP) de 1951 à 1963. De 1969 à 1971, Jean Vilar continue de diriger Avignon tout en poursuivant ses innombrables activités et ses fréquents voyages. Il rédige Chronique Romanesque, qui sortira en librairie un mois après son décès dans sa maison de Sète.
De nombreux bâtiments et lieux publics portent son nom dont le Théâtre Jean Vilar de Suresnes, berceau du TNP, le Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, le centre culturel de Marly-le-Roi, l’Espace Jean Vilar d’Ifs dans le Calvados, le Théâtre Jean Vilar de Montpellier, le Théâtre de la Mer à Sète et de nombreux établissements scolaires à travers toute la France.
PAUL VALÉRY (à droite)
Écrivain, poète et philosophe né à Sète le 30 octobre 1871, mort à Paris le 20 juillet 1945 et inhumé au Cimetière Marin.
En 1890, sa rencontre avec Pierre Louÿs sera déterminante pour l’orientation de sa vie de poète. Ce dernier lui présentera André Gide et l’introduira dans le cercle littéraire de Stéphane Mallarmé. Sa correspondance avec André Gide a été plusieurs fois publiée à la NRF.
Après des funérailles nationales, il est inhumé dans le caveau de son grand-père, Giulio Grassi. Les quelques vers en guise d’épitaphe proclament :
O récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux.

L’ŒUVRE DU TEMPS Sète, le 10 juillet 2025 Je veux parler du temps de la destruction gratuite. Ici une affiche mémorielle, là un élan bienveillant pour la promotion de l’histoire locale. Certes, le temps fait son œuvre et nous assène à tous les temps que rien ne dure. Que des valeurs humaines partent à vau l’eau, entrainées par des rivalités internes, des convoitises parmi les plus funestes. Une société d’études historiques voit son Conseil d’administration, réduit comme peau de chagrin à quatre membres, voter l’exclusion d’un président pourtant soutenu par une communauté réduite au silence. Une présidence qui s’est efforcée pendant ces 18 mois de monter avec son équipe de beaux projets. Un vote couperet avant que ne soit proposé l’élargissement du Conseil et du Bureau afin de donner plus de voix aux membres de la Sehsser. Ce déploiement n’a pu se faire, ces nouvelles voix ne pourront se faire entendre. L’ancien président qui a mené l’accusation et les arguments à charge, montre par là qu’il n’a jamais voulu céder les reines à une nouvelle gouvernance plus ouverte et déployée, à l’image des affiches exposées dans nos rues pour les 80 ans de la libération de notre île décidément bien singulière. Jean-Renaud Cuaz, Président de la Sehsser 2024-2025

FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud

Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart. Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).